Paris (awp/afp) - Le marché européen des voitures neuves a enregistré une croissance encore solide de 6% en mars malgré les fêtes de Pâques, et quasiment retrouvé ses niveaux d'avant-crise, selon les statistiques officielles publiées vendredi.

Dans un marché qui a absorbé un peu plus de 1,7 million d'unités, Renault a tiré son épingle du jeu avec des immatriculations en hausse de 8,9%, tandis que son concurrent français PSA ne progressait que de 1,4% et le premier groupe du continent, VW, de 2,6%, a précisé l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) dans un communiqué.

Sur les trois premiers mois de l'année, la progression du marché automobile dans l'Union s'établit à 8,2%.

L'ACEA, après une année 2015 marquée par une hausse vigoureuse des immatriculations (+9,3%) qui avait permis d'atteindre 13,7 millions d'unités, certes encore loin du record d'avant-crise (près de 16 millions en 2007), a fait preuve de prudence dans ses prévisions pour 2016, tablant jusqu'ici sur 2%.

Mais les 1,7 million unités de mars "sont proches de ceux de mars 2007, juste avant la crise économique qui a frappé le secteur automobile", a souligné l'ACEA vendredi. L'organisation a aussi noté que cette année, les jours fériés de Pâques sont tombés en mars contrairement à 2015, réduisant ainsi les opportunités de ventes.

Parmi les grands marchés, c'est l'Italie qui a le plus progressé le mois dernier, à +17,4%, suivie par la France (+7,5%) et le Royaume-Uni (+5,3%). De leur côté, l'Espagne et l'Allemagne sont restées quasiment stables, à respectivement -0,7% et -0,04%, selon l'ACEA.

Le groupe VW figure toujours en tête du marché européen dont il détenait 22,2% en mars, un recul toutefois de 0,8 point par rapport au même mois de 2015 pour le géant allemand qui subit depuis plus de six mois le contrecoup du scandale aux moteurs truqués pour passer les tests d'homologation aux Etats-Unis.

LA MARQUE VOLKSWAGEN EN REPLI

Comme les mois précédents, la marque Volkswagen semble la plus durement touchée par une éventuelle désaffection des acheteurs, voyant ses immatriculations se replier de 1,6% en mars, alors qu'Audi (+8,5%) et Skoda (+8%) font mieux que la moyenne du marché. Sur le trimestre, VW progresse de 3,7%.

Dauphin européen, le groupe PSA détient 9,8% du marché dans l'Union mais voit lui aussi ses parts s'effriter. La marque Peugeot (+2,3%) se comporte mieux que Citroën (+1,2%) et surtout DS (-5,3%). Le score est meilleur pour PSA sur trois mois (+5,4%).

Troisième en volume sur le Vieux continent, Renault s'offre une croissance de près de trois points supérieure au marché, les voitures frappées du losange bondissant même de 10,4% en mars tandis que Dacia se contente de 4,7%. Sur le premier trimestre, le groupe dirigé par Carlos Ghosn progresse de 6,9%.

En quatrième place, Ford a en revanche connu un trou d'air en mars (+0,8%) mais reste solide depuis début 2016 (+7,8%). Autre généraliste aux racines américaines, Opel (groupe GM) progresse de 6,1% le mois dernier et de 10,8% en trois mois.

Fort de gammes renouvelées, Fiat Chrysler voit ses immatriculations bondir de 14% en mars, à peine moins que sa moyenne du trimestre (+16,7%).

Suivent les deux rivaux allemands du luxe: BMW (avec Mini) prend l'avantage en volumes et s'offre une croissance de 11,8% sur le trimestre, tandis que Daimler (Mercedes et Smart) refait légèrement son retard avec 13,2%.

Autres concurrents frontaux, Toyota et Nissan. Le numéro un mondial garde l'ascendant en volume sur l'allié de Renault dans le trimestre, mais se fait dépasser en mars pour 3.800 unités. Nissan est toutefois l'un des rares groupes dans le rouge (-3,6% le mois dernier, -2,5% sur trois mois).

afp/jh