(Actualisé avec autres libérations)

ISTANBUL, 10 mars (Reuters) - Un tribunal d'Istanbul a ordonné lundi la remise en liberté de 19 détenus, dont un colonel à la retraite, un journaliste, deux avocats et un chef de bande condamné dans d'autres affaires, mis en cause dans l'affaire Ergenekon de complot présumé contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Il y a trois jours, c'est l'ancien chef d'état-major des forces armées turques, le général Ilker Basbug, condamné en août dernier à la prison à perpétuité, qui était sorti de la prison de Silivri, à l'ouest d'Istanbul, à la suite d'une décision de la Cour constitutionnelle.

Lundi, la justice a ordonné dans ce dossier Ergenekon la remise en liberté du journaliste Tuncay Özkan, du colonel à la retraite Levent Göktas, de Sedat Peker, un truand qui restera toutefois en prison pour une autre affaire, ainsi que les avocats Kemal Kerincsiz et Alparslan Arslan.

Cette décision fait suite à un vote du Parlement ramenant à cinq ans la période maximale de détention provisoire.

Dans le cadre de l'enquête sur ce complot ultranationaliste présumé, environ 300 personnes avaient été arrêtées entre juin 2007 et novembre 2009.

Depuis le début de son bras de fer en décembre dernier avec les partisans du prédicateur Fethullah Gülen, ancien allié devenu rival et installé aux Etats-Unis, Recep Tayyip Erdogan multiplie les gestes d'apaisement envers les militaires et les républicains attachés à l'héritage kémaliste.

Selon le Parti de la justice et du développement (AKP) d'Erdogan, Gülen a mis en place ces dernières années un "Etat parallèle" en Turquie grâce à ses partisans dans la justice et la police, qui seraient allés jusqu'à fabriquer de fausses preuves contre les accusés du dossier Ergenekon. (Daren Butler and Ece Toksabay; Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)