ANKARA, 11 février (Reuters) - Le principal parti pro-kurde de Turquie s'est choisi dimanche de nouveaux dirigeants lors d'un congrès que les autorités turques ont selon lui tenté d'empêcher en arrêtant des centaines de personnes ces derniers jours.

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a élu à l'unanimité une députée d'Istanbul, Pervin Buldan, pour succéder à Selahattin Demirtas, son dirigeant depuis 2014, emprisonné sur l'accusation de soutien au terrorisme et qui a renoncé à son poste à la tête du parti.

Pervin Buldan sera assistée par Sezai Temelli pour diriger le deuxième parti d'opposition au Parlement turc.

Le congrès du HDP s'est tenu malgré une vague d'arrestations visant les milieux pro-kurdes au moment où l'armée turque est engagée dans le nord de la Syrie contre les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme l'extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc.

Selon les responsables du parti, quelque 500 personnes qui devaient participer au congrès ont été arrêtées ces derniers jours. Au total, 32.000 membres et sympathisants du HDP y ont assisté.

"Nous ne participerons ni ne serons complices de cette période sombre et sans loi de l'histoire de la Turquie", a déclaré Pervin Buldan aux délégués.

"Peu importe à quel point ils essaient de nous isoler, peu importe à quel point ils essaient de nous décourager par la force et des politiques répressives, nous nous appuierons sur la puissance spectaculaire de nos droits et de notre légitimité qui brille comme le soleil", a-t-elle ajouté.

(Gulsen Solaker Tangi Salaün pour le service français)