(Actualisé à l'issue de la réunion)

WASHINGTON, 23 février (Reuters) - Donald Trump a réaffirmé jeudi devant une vingtaine de patrons de grandes entreprises américaines qu'il comptait rapatrier des millions d'emplois aux Etats-Unis, sans préciser les mesures qu'il envisage pour inverser des décennies de déclin industriel.

Durant son premier mois à la Maison blanche, le président américain a publiquement fait pression sur un certain nombre de sociétés pour qu'elles embauchent leurs salariés aux Etats-Unis et cessent de délocaliser leurs activités à l'étranger.

Le milliardaire new-yorkais n'a toutefois encore présenté aucun projet de loi pour concrétiser ses promesses de campagne de 2016, parmi lesquelles une réduction de l'impôt sur les sociétés ou un programme de grands travaux. Il s'adressera aux deux chambres du Congrès mardi prochain.

Lors d'une réunion à la Maison blanche avec les PDG de poids lourds de l'industrie américaine, Donald Trump a déclaré que les Etats-Unis avaient perdu environ un tiers de leurs emplois industriels depuis qu'ils ont signé l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) en 1994 et assuré que 70.000 usines avaient fermé depuis que la Chine a rejoint l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) il y a seize ans.

Selon le Bureau américain des statistiques du travail (Bureau of Labor Statistics), le nombre d'usines appartenant au secteur privé aux Etats-Unis s'est réduit d'environ 56.000 unités pendant cette période, passant de près de 400.000 en 2001 à 344.000 en 2016.

Parmi les entreprises représentées jeudi à la Maison blanche figuraient au moins cinq groupes qui délocalisent leur production à l'étranger, supprimant au passage des milliers de postes.

Caterpillar, United Technologies, Dana , 3M et General Electric transfèrent des activités de fabrication au Mexique, en Chine, en Inde et dans d'autres pays, selon un examen mené par Reuters de données du département du Travail.

Quelque 2.300 salariés américains de ces cinq entreprises devraient perdre leur emploi au cours des deux prochaines années du fait de la délocalisation d'activités, selon les données du département du Travail. Les entreprises ont confirmé à Reuters ces projets de suppressions de postes.

Ces postes voués à disparaître ne représentent cependant qu'une partie infime des centaines de milliers de personnes employées par les entreprises qui participent à la réunion avec Donald Trump.

General Electric emploie ainsi 125.000 personnes aux Etats-Unis, selon des documents financiers.

L'économie américaine a perdu six millions d'emplois manufacturiers entre 2000 et 2010, soit un tiers du total, pour partie en raison des délocalisations. Depuis, le secteur a créé 900.000 postes, selon le Bureau des statistiques du travail. (Andy Sullivan, Benoît Van Overstraeten et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)