PARIS, 10 avril (Reuters) - La France annoncera "dans les prochains jours", en coordination avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sa décision quant à une éventuelle riposte militaire contre les "capacités chimiques" du régime syrien, a déclaré mardi Emmanuel Macron.

Le président français a précisé que les "lignes rouges" fixées par la France en Syrie - l'accès à l'aide humanitaire et le recours à des armes chimiques - étaient "partagées" par d'autres pays et n'avaient "rien à voir" avec les discussions actuelles au Conseil de sécurité des Nations unies.

"Dans ce cadre-là, nous allons poursuivre les échanges d'informations techniques et stratégiques avec nos partenaires, en particulier britanniques et américains, et dans les prochains jours nous annoncerons notre décision", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman.

"En aucun cas les décisions que nous prendrions n'auraient vocation à toucher des alliés du régime ou à s'attaquer à qui que ce soit, mais bien à s'attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime, si la décision était prise", a-t-il ajouté, alors qu'on l'interrogeait sur d'éventuelles représailles envers la Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al Assad.

S'exprimant sur l'appui militaire de la Russie au régime syrien, Emmanuel Macron a accusé la Russie de violation de la résolution 2401 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui exige l'arrêt des combats en Syrie. "Il est (...) à nos yeux préoccupant qu'un membre permanent du Conseil de sécurité ait pu procéder à des opérations aériennes en contravention complète avec une résolution des Nations unies qu'il a votée", a-t-il dit. "C'est grave." (Marine Pennetier et Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)