NATIONS UNIES, 31 août (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré vendredi au Conseil de sécurité que l'analyse des échantillons réunis par les experts en armes chimiques de l'Onu sur le site de l'attaque du 21 août dernier près de Damas prendrait peut-être deux semaines, ont annoncé vendredi des diplomates.

Ban Ki-moon a fait cette déclaration aux représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (France, Etats-Unis, Chine, Russie et Royaume-Uni) réunis à New York, ont déclaré des diplomates à Reuters sous le sceau de l'anonymat.

Les experts de l'Onu, qui ont passé la semaine à recueillir des échantillons de l'attaque présumée aux gaz neurotoxiques qui aurait fait des centaines de morts près de Damas, doivent quitter la Syrie ce samedi.

"Les échantillons qui ont été collectés seront transportés à des fins d'analyses dans des laboratoires agréés, et l'intention bien sûr est de procéder au plus vite à l'analyste de ces échantillons", a dit Martin Nesirky, porte-parole de l'Onu.

"Mais il ne s'agit pas d'un processus électoral, avec sondages sortie des urnes et résultats préliminaires. C'est un processus scientifique et le seul résultat qui compte, c'est le résultat des analyses en laboratoire et des analyses des preuves recueillies notamment par les déclarations de témoins", a-t-il ajouté, refusant de se prononcer sur la durée de ce processus.

Les délégués des cinq membres permanents du Conseil de sécurité n'ont fait aucun commentaire à l'issue du briefing de Ban Ki-moon, mais deux diplomates ont confié à Reuters que le secrétaire général avait évoqué un délai qui pourrait aller jusqu'à deux semaines.

De sources onusiennes, on estime que les conclusions des experts seront importantes parce qu'elles seront considérées comme irréfutables, contrairement aux données recueillies par des services de renseignement.

Mais les enquêteurs de l'Onu ont pour seul mandat de déterminer si des armes chimiques ont bien été employées en Syrie, et non pas de déterminer qui les a utilisées.

Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a présenté vendredi une série de preuves censées démontrer que les forces d'Assad sont derrière l'attaque du 21 août, a souligné que les Etats-Unis n'attendaient des inspecteurs de l'Onu rien qu'ils ne sachent déjà. (Louis Charbonneau; Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)