NATIONS UNIES, 2 mai (Reuters) - Lakhdar Brahimi, médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe dans la crise syrienne, est décidé à démissionner par lassitude et parce qu'il estime que son mandat a été mis en péril, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques à l'Onu.

Nommé l'an dernier pour succéder à Kofi Annan, qui avait tiré les conclusions de son impuissance à peser sur le cours de la crise en démissionnant, le diplomate algérienne a accepté de rester en poste "quelques jours encore", a dit un diplomate de haut rang.

Mais il considère qu'en reconnaissant l'opposition syrienne comme représentant légitime de la Syrie lors du sommet de Doha, fin mars, la Ligue arabe a mis à mal sa neutralité.

"Il est pratiquement décidé", a poursuivi ce diplomate.

"Il semble prêt à patienter environ une semaine, tout le monde souhaite qu'il reste. Mais il a le sentiment que la Ligue arabe est partie dans une direction un peu différente de celle de l'Onu et c'est très difficile pour lui d'assurer ces deux missions", a-t-il ajouté.

Les rumeurs d'une démission de Brahimi circulent depuis des mois alors que l'incapacité des Etats-Unis et de la Russie à s'entendre empêche la communauté internationale d'avancer dans la recherche d'une solution politique à la guerre en Syrie qui a fait plus de 70.000 morts depuis mars 2011.

Interrogé sur les intentions de Brahimi, le porte-parole de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, a renvoyé à des propos tenus par l'émissaire spéciale il y a deux semaines. "Tous les matins au réveil, je pense que je ferai mieux de le faire. Un jour peut-être, je m'y résignerai", avait dit Lakhdar Brahimi. (voir ) (Michelle Nichols et Arshad Mohammed; Henri-Pierre André pour le service français)