"En 2010, Swatch a rattrapé le temps perdu. Le groupe, côté à la Bourse de Zurich, a fait état d’une hausse de 18,8% son chiffre d’affaires en 2010, à 6,4 milliards de francs suisses(14,3 milliard d’euros). Son bénéfice opérationnel a bondi de 59% à 1,4 milliard et son bénéfice net de 41% à 1,1 milliard de francs suisses. «Avec le renchérissement du franc suisse observé l’année dernière, nous ne pensions pas que Swatch réaliserait d’aussi bons résultats», commentent les analystes de Société Générale, visiblement impressionnés par la capacité du groupe à dégager de la croissance tout en améliorant ses marges.

En 2009, Swatch avait enregistré une baisse de 6,3% de son chiffre d’affaires sur un marché horloger en berne (lire aussi Luxe et crise : le bling-bling ne séduit plus). «L'année 2010 a été témoin d'une très nette reprise», souligne la Fédération de l’industrie horlogère suisse. «Les derniers résultats montrent que la reprise repose sur des bases solides et devrait se poursuivre en 2011, même si elle ne concerne pas encore tous les acteurs et toutes les régions de manière identique», précise-t-elle.

Plus d’un tiers du chiffre d’affaires dû à la Chine


Swatch lui, ne cache pas son optimisme. «Compte tenu du contexte très positif, le Conseil d’administration et la Direction du Swatch Group poursuivront une stratégie de croissance saine et transparente, visant à franchir à moyen terme la barre des dix milliards de francs suisses de chiffre d’affaires», affirme-t-il.

Pour cela, le numéro un mondial de l'horlogerie mise sur le succès de ses modèles colorés et bon marché, qui lui ont permis de conquérir la planète entière. Mais l'offre du groupe ne se limite pas à la marque Swatch, loin de là. Il compte une vingtaine de griffes, parmi lesquelles les très prestigieuses Bréguet, Blancpain et Omega, qui font fureur auprès de la clientèle fortunée, en particuliers dans les pays émergents. Omega figure ainsi parmi les marques de luxe préférées des millionnaires chinois, à l’instar de Louis Vuitton, Chanel ou Cartier, d’après un sondage du magazine Hurun. La marque a encore renforcé sa notoriété en étant le chronométreur officiel des Jeux Olympiques de Pékin.

«Compte tenu de cette exposition à la clientèle chinoise qui d’après nos estimations compte pour 35% du chiffre d’affaires du groupe, nous n’attendons pas de ralentissement significatif de la croissance», soulignent les analystes de Société Générale. L’objectif de 10 milliards de francs de chiffre d’affaires serait donc à portée, d’autant que Swatch vend également des Bijoux – en partenariat avec Tiffany- et fournit des pièces d’horlogerie à l’ensemble de l’industrie.

Le décès de son charismatique fondateur, Nicolas G. Hayek, en juin 2010 ne semble pas devoir enrayer la success story de Swatch. C’est son fils, Nick Hayek, qui a pris sa succession. Il sera le garant de l'indépendance du groupe dans un secteur du luxe où la croissance des prochaines années risque d’aiguiser les appétits.
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