(Actualisé avec Parti, assemblée, F-22)

par Jack Kim

SEOUL, 1er avril (Reuters) - La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a promis lundi une réponse militaire forte et rapide en cas de provocation de la Corée du Nord, indépendamment des conséquences politiques.

Pyongyang avait annoncé samedi être entré en "état de guerre" en réponse aux manoeuvres militaires conjointes menées dans la péninsule par les Etats-Unis et la Corée du Sud (voir ).

Toutefois, aucune activité anormale de l'armée nord-coréenne n'était signalée de nature à suggérer une attaque imminente, indiquait un responsable du ministère sud-coréen de la Défense la semaine passée.

"S'il y a une quelconque provocation contre la Corée du Sud et sa population, il devrait y avoir une réponse forte avec un premier combat indépendamment de toute considération politique", a-t-elle déclaré lundi au ministre de la Défense et à d'autres hauts responsables lors d'une réunion.

La Corée du Sud a modifié ses procédures d'engagement militaire afin de permettre aux unités locales de répondre immédiatement à une éventuelle attaque sans attendre le feu vert de Séoul.

Les Etats-Unis ont de leur côté déployé dimanche des chasseurs furtifs F-22 en Corée du Sud, comme ils l'avaient déja fait lors d'un précédent regain de tension en 2010.

Le gouvernement sud-coréen avait été critiqué pour la lenteur de sa réaction en novembre 2010 lors du bombardement de l'île de Yeonpyeong par l'artillerie nord-coréenne qui avait coûté la vie à deux civils et à deux militaires.

En cas de nouvelle attaque, les Sud-Coréens ont promis de prendre pour cible le nouveau dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et de détruire les statues de la famille Kim qui dirige l'Etat communiste.

NOUVEAU PREMIER MINISTRE

Le comité central du Parti des travailleurs nord-coréens s'est réuni lundi en présence de Kim Jong-un qui a nié vouloir faire du développement du programme nucléaire un élément de marchandage.

"Les armes nucléaires de la Corée Songun ne sont pas des marchandises destinées à avoir des dollars US et elles ne doivent pas être mises sur la table des négociations pour forcer le Nord à désarmer", a-t-il dit.

Deux ans après avoir succédé à son père, Kim a également consolidé sa mainmise sur le pouvoir en nommant plusieurs proches au bureau politique du Parti.

L'Assemblée populaire suprême a quant à elle réinstallé au poste de Premier ministre l'ancien chef du gouvernement Pak Pong-ju, limogé en 2007 pour n'avoir pas été capable de mettre en place des réformes économiques.

La Russie, qui a souvent assorti ses critiques à l'égard de Pyongyang d'appels à la mesure adressés aux Américains et aux Sud-Coréens, a jugé que la persistance de cet état de guerre n'était pas tolérable.

"Nous espérons que toutes les parties vont exercer une responsabilité maximale et que personne ne va franchir le point de non-retour", a dit Grigory Logvinov, haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères, à l'agence de presse Interfax.

Le parc industriel de Kaesong, enclave industrielle dans laquelle travaillent des milliers de Sud-Coréens à quelques kilomètres au nord de la zone démilitarisée, demeurait ouvert lundi.

La Corée du Nord, qui tire d'importantes ressources financières de cette zone d'activité, avait menacé de la fermer si le Sud continuait à "écorner sa dignité". (Jack Kim; Hélène Duvigneau, Pierre Sérisier et Pascal Liétout pour le service français)