Le groupe pharmaceutique français, pénalisé par le déclin de ses ventes dans le traitement du diabète ces dernières années, a annoncé mercredi qu'il visait désormais une croissance comprise entre 4% et 5% de son bénéfice net par action en 2018 alors qu'il tablait sur une fourchette de progression comprise entre 3-5% précédemment.

Plusieurs géants de la pharmacie ont également relevé leurs prévisions pour 2018 après des trimestriels meilleurs que prévu, à l'image des américains Johnson and Johnson, Merck et Bristol-Myers Squibb.

Les investisseurs se demandaient si Sanofi tiendrait sa promesse d'un retour à la croissance au troisième trimestre après un premier semestre atone.

A 10h15, l'action de Sanofi progressait de 4,19% à 78,74 euros, signant la deuxième plus forte progression de l'indice vedette des valeurs parisiennes (+1,93%) derrière L'Oréal.

Pour rebondir, le français, critiqué pour avoir tardé à mettre en chantier de nouveaux traitements, a été actif sur de nombreux fronts depuis le début de l'année, en réalisant des acquisitions pour plus de 16 milliards de dollars, en se renforçant dans l'oncologie et en accélérant les réductions de coûts.

VENTES SUPÉRIEURES AUX ATTENTES DU DUPIXENT

Au troisième trimestre, Sanofi a signé une progression de 10,3% du résultat net des activités à 2,3 milliards d'euros à changes constants sur la base d'un chiffre d'affaires en hausse de 6,3% à 9,4 milliards, des chiffres supérieurs au consensus Reuters/Inquiry Financial (voir tableau ci-dessous).

Les ventes de Genzyme ont progressé de 36,1% à 1,9 milliard d'euros et celles des vaccins, pénalisées au 2e trimestre par des problèmes logistiques en Chine, de 8,2%.

Les activités diabète - qui n'ont cessé de diminuer depuis plusieurs années - ainsi que cardiovasculaire accusent encore un recul de 12,1%.

Le groupe fonde en revanche de grands espoirs sur le Dupixent, le traitement de Sanofi contre l'eczéma, en raison de son potentiel à soigner d'autres pathologies, ce qui pourrait permettre au groupe de se démarquer de ses concurrents.

Les revenus du médicament, autorisé ce mois-ci aux Etats-Unis en traitement additionnel pour deux types d'asthme, ont atteint 225 millions d'euros, un chiffre supérieur aux estimations du marché.

Sanofi a co-développé le traitement avec son partenaire américain Regeneron pour au moins sept autres pathologies dont l'asthme chez les enfants, les infections chroniques des sinus avec polypes nasaux et l'eczéma chez les adolescents.

Mardi, les autorités américaines de la Food and Drug Administration (FDA) ont par ailleurs accepté d'engager un examen accéléré du vaccin développé par Sanofi contre la dengue en dépit des réserves sur sa prescription pour des personnes n'ayant pas été exposées auparavant à la maladie.

(Avec Gwénaëlle Barzic)

par Matthias Blamont et Jean-Michel Belot