Berne (awp/ats) - Le nombre de réfugiés ukrainiens en Suisse diminue, les exportations helvétiques vers la Russie augmentent en partie. Le renchérissement des coûts de la santé inquiète Santésuisse mais aussi la population, qui selon un sondage, prévoit de faire des économies sur les courses au supermarché. Voici les principales informations de la presse dominicale, non confirmées à Keystone-ATS:

SonntagsZeitung: Le nombre de réfugiés ukrainiens qui s'enregistrent en Suisse n'a cessé de diminuer ces dernières semaines. Selon le journal alémanique SonntagsZeitung, au 31 mars, le nombre total de personnes en provenance d'Ukraine avec un statut S actif était plus bas que la semaine précédente - il avait diminué de 57 personnes. Les chiffres publiés jeudi par le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) confirment la tendance: le nombre de personnes qui ont demandé le statut S a encore diminué de 74 personnes. Au total, 65'744 personnes avec ce statut se trouvent actuellement en Suisse - elles étaient encore 66'319 fin février. Même si les chiffres sont en baisse, le SEM ne veut pas encore parler d'un renversement de tendance. Il se pourrait que les chiffres des deux dernières semaines soient liés aux fêtes de Pâques.

SonntagsZeitung: Les dernières élections nationales ont donné lieu à une nette majorité de centre-gauche au Conseil national en raison des sièges gagnés par les Verts et les Verts'libéraux. Une analyse des votes effectuée par le journal alémanique "SonntagsZeitung" montre toutefois que le tournant vert/gauche est resté inachevé au Conseil national. Le PS et les Verts ont certes réussi à remporter plus de votes (plus de 60%) que lors de la législature précédente (52%), mais c'est moins que ce que le résultat des élections aurait permis. En cause: le PVL et le Centre préfèrent toujours s'allier au PLR et à l'UDC plutôt qu'au PS et aux Verts. Le centre-droit est resté la coalition dominante. Des alliances réussies de centre-gauche n'ont eu lieu dans une large mesure que sur des questions environnementales et énergétiques.

NZZ am Sonntag: Malgré les sanctions liées à la guerre en Ukraine, la Suisse livre presque autant à la Russie qu'avant le conflit. Elle a vendu des marchandises pour une valeur totale de 2,9 milliards de francs suisses au cours des douze derniers mois, rapporte la NZZ am Sonntag. Les exportations de l'industrie pharmaceutique ont même atteint un record: la branche a contribué au résultat à hauteur de presque 2 milliards. Durant la même période avant la guerre, les exportations pharmaceutiques s'élevaient encore à environ 1,4 milliard. Comme les médicaments et les produits pharmaceutiques sont exclus des sanctions pour des raisons humanitaires, l'industrie pharmaceutique peut exporter sans restriction vers la Russie. Les deux grands groupes pharmaceutiques suisses Roche et Novartis ont des filiales sur place.

SonntagsBlick: Les derniers chiffres pour janvier et février montrent une augmentation de 7,5% des coûts des caisses-maladie par assuré. Les facteurs sont en particulier la distribution de médicaments et les prestations de soins dans les homes. Bien que la période évaluée soit courte, la directrice de Santésuisse Verena Nold s'est montrée préoccupée par ces chiffres. "Si nous ne faisons rien, notre système de santé ira droit dans le mur, déclare-t-elle au SonntagsBlick. Le nouveau baromètre des familles de Pro Familia montre à quel point l'augmentation des primes pèse sur les familles en Suisse. Les coûts du logement, l'inflation ou le changement climatique n'arrivent que plus loin dans la liste.

SonntagsZeitung: Comme le renchérissement pèse de plus en plus sur les budgets, les consommatrices et consommateurs suisses veulent faire des économies lors de leurs achats au supermarché, affirme la SonntagsZeitung en se basant sur un sondage représentatif de la société de conseil Alix Partners. 68% des 1000 personnes interrogées ont déclaré être préoccupées par la hausse de l'inflation, ce qui se répercute sur les achats prévus. 42% ont indiqué vouloir acheter davantage d'articles à bas prix cette année. En revanche, 41% veulent acheter moins d'articles bio et durables. Les fabricants de marques sont également sous pression.

Le Matin Dimanche : Les attaques contre l'avortement peinent à convaincre en Suisse. Plus de 30'000 signatures manquent aux deux initiatives lancées en décembre 2021 par l'UDC qui visent à réduire le nombre d'IVG, selon Le Matin Dimanche. La première n'a que 75'000 signatures, la seconde moins encore. Même si le délai est fixé au 21 juin, David Trachsel, président des Jeunes UDC, qui coordonne les deux textes, y croit encore: "La récolte a bien avancé ces dernières semaines. Nous pouvons y arriver. Mais, c'est clair, il faudra un effort important". Des deux propositions, celle dite "La nuit porte conseil" est celle qui séduit davantage: ce texte veut instaurer un jour de réflexion avant de procéder à un avortement. L'autre initiative, intitulée "Sauver les bébés viables", vise les avortements tardifs.

NZZ am Sonntag : L'Italie a suspendu l'accord de Dublin en décembre dernier. Depuis, Rome ne reprend plus les réfugiés que l'Italie a enregistrés en tant que premier pays et qu'elle devrait réadmettre. Ainsi, le principe au centre de la politique européenne des réfugiés ne fonctionne plus avec l'un des Etats les plus importants. Et cela ne changera pas de sitôt. Selon des recherches de la NZZ am Sonntag, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a fait savoir aux cantons que le blocage durerait encore longtemps. Dans une circulaire adressée aux autorités cantonales, le SEM avertit qu'aucun renvoi Dublin vers l'Italie ne serait possible "jusqu'au 2 mai au moins". Un porte-parole du SEM l'a confirmé au journal: "Nous avons signifié par e-mail aux cantons de ne pas planifier de renvois jusqu'à cette date. Nous avons communiqué ce délai de cette manière afin d'éviter les ralentissements administratifs". On ne sait toutefois pas quand l'Italie reprendra des réfugiés.

SonntagsZeitung : Klaus-Michael Kühne, originaire de Hambourg, est désormais le résident le plus riche de Suisse. Le propriétaire majoritaire et président d'honneur du géant de la logistique Kühne + Nagel, dont le siège est à Schindellegi (SZ), dispose d'une fortune de 40 milliards de dollars, soit 36 milliards de francs suisses, selon le dernier classement du magazine "Forbes", rapporte la SonntagsZeitung. M. Kühne est aussi un gros actionnaire du groupe Lufthansa et de la compagnie maritime Hapag-Lloyd. Il profite comme peu d'autres du boom logistique consécutif à la pandémie. Il y a deux ans encore, le magazine économique "Bilanz" avait estimé sa fortune entre 29 et 30 milliards de francs suisses, ce qui faisait de lui le sixième Européen le plus riche et le troisième habitant le plus riche de Suisse.

SonntagsZeitung: La Chine règne d'une main de fer au Tibet et pousse même les paysans à fuir. Mais en Suisse aussi, les personnes qui ont fui craignent le pouvoir de Pékin, qui s'étendrait jusqu'au service de l'asile. La Tibétaine Tsering Tsamchoe Dratoktsang décrit au SonntagsZeitung comment elle a été arrêtée au Tibet pour un voyage interdit au Népal et maltraitée par la police chinoise. En 2016, elle s'est réfugiée en Suisse et y a demandé l'asile. Elle a contesté une décision négative devant le Tribunal administratif fédéral en 2019. Mais plusieurs procédures de personnes ayant fui le Tibet sont bloquées devant le tribunal, car les analyses dites de provenance commandées par le SEM sont fortement mises en doute. Les experts sont accusés d'être proches du régime chinois. Le SEM rejette ces critiques avec véhémence.

Note: Ces informations n'ont pas été confirmées par l'ats.