Berne (awp/ats) - Le rachat il y a une semaine de Credit Suisse par UBS pour trois milliards de francs suisses fait les titres de la presse dominicale. Il est aussi question de la relation entre la Suisse et l'Union européenne. Voici les principales informations, non confirmées à Keystone-ATS

Le Matin Dimanche: La taille de la nouvelle UBS après le rachat de Credit Suisse est démesurée par rapport à celle de la Suisse, alerte Le Matin Dimanche. Sa faillite plongerait le pays en récession. Les dépôts des épargnants d'UBS susceptibles d'être rapidement retirés dépassent 750 milliards de francs suisses, soit pratiquement la richesse produite chaque année en Suisse, dont le produit intérieur brut avoisine 800 milliards. Henry Peter, professeur à la faculté de droit de l'université de Genève propose de réduire drastiquement la banque d'affaires. "Ces activités sont très rémunératrices, mais elles peuvent également se révéler assez risquées". Jean-Pierre Danthine, ancien vice-président de la Banque nationale suisse (BNS) recommande, lui, de renforcer la supervision des banques. "Il ne doit [...] y avoir aucun doute sur [la] solvabilité" d'UBS.

SonntagsBlick: Alors que de nombreux politiciens et experts appellent à séparer l'entité suisse de Credit Suisse du reste du groupe et de lui laisser son autonomie, la direction d'UBS n'entend pas se laisser dicter sa conduite par le monde politique, indique le SonntagsBlick. Elle ne veut pas se défaire des activités suisses de Credit Suisse. "Une grande partie de ce qui a été dit est de la propagande électorale de politiciens qui n'ont aucune idée des activités bancaires", explique dans le journal un haut cadre d'UBS.

SonntagsBlick: Deux Suisses sur trois rejettent le rachat de Credit Suisse par UBS, révèle un nouveau sondage, celui de l'institut Sotomo, dévoilé par le SonntagsBlick. Comme dans l'enquête de gfs.berne publiée vendredi, ils auraient préféré, à 61%, que l'Etat nationalise Credit Suisse et le revende plus tard. Quatre personnes interrogées sur cinq exigent qu'UBS se sépare des activités suisses de Credit Suisse afin d'éviter une trop grande concentration des risques. Enfin, les Suisses dirigent leur colère plutôt vers Credit Suisse et ses responsables que contre d'éventuels manquements politiques ou réglementaires. Ainsi, ils sont 77% à dénoncer le comportement des dirigeants de la deuxième banque helvétique.

Le Matin Dimanche: L'autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) est dans le viseur des partis après la débâcle de Credit Suisse, affirme Le Matin Dimanche. Mise sur pied en 2007 pour "renforcer la confiance dans le bon fonctionnement, l'intégrité et la compétitivité de la place financière", la FINMA compte 550 collaborateurs. Son directeur, sa présidente et trois membres du conseil d'administration sont tous passés par Credit Suisse, relève encore le journal. "Notre parti soutiendra la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur le rôle de la FINMA", indique Thomas Aeschi, président du groupe UDC aux chambres fédérales. "La FINMA est responsable de ne pas avoir vu la crise arriver, alors que son rôle est précisément la gestion des risques", déclare Samuel Bendahan, vice-président du PS. "Il faut tirer cette affaire au clair".

NZZ am Sonntag: La débâcle de Credit Suisse a encore accentué le déclin de la place bancaire suisse au niveau international, remarque la NZZ am Sonntag, qui cite l'indice Global Financial Centres. Zurich y figure tout juste à la 20e place, désormais derrière les places financières de Francfort, Paris ou Sydney, et Genève à la 23e. Il y a dix ans, les deux villes occupaient encore les 5e et 7e rangs. "Une place financière a tout à gagner à disposer d'un grand marché domestique", explique dans le journal l'expert financier londonien Mike Wardle, qui a conçu l'indice. "C'est pourquoi il est généralement plus difficile pour un petit pays comme la Suisse d'atteindre une place à la pointe du classement". L'indice se base sur 150 indicateurs et l'évaluation de 10'000 professionnels de la finance.

SonntagsZeitung: Les pénalités potentielles de plusieurs milliards de francs suisses planant au-dessus de Credit Suisse ont influencé le prix de rachat de la banque par UBS, indique la SonntagsZeitung. Une résolution rapide des cas risque d'entraîner pour UBS des coûts plus élevés, relèvent dans le journal des experts fiscaux. Mais UBS peut compenser, en cas de fusion, les anciennes pertes de Credit Suisse avec ses bénéfices futurs. Si l'administration fiscale reconnaît la compensation de toutes les pertes de Credit Suisse, UBS pourra déduire 24 milliards de francs suisses de ses bénéfices futurs.

SonntagsBlick: Le Ministère public de la Confédération (MPC) a lancé une procédure pour crime de guerre dans le cadre des tirs ayant blessé un photojournaliste genevois en Ukraine il y a un peu plus d'un an, écrit le SonntagsBlick. "Une procédure pénale a été ouverte suite à une dénonciation d'une organisation non gouvernementale", indique dans le journal un porte-parole du ministère public. L'ONG ukrainienne Truth Hound, qui documente depuis 2014 les crimes de guerre en Ukraine, avait déposé une plainte auprès du MPC peu après les faits. L'enquête est actuellement dirigée contre des personnes inconnues. Truth Hounds attribue la responsabilité de l'attaque à un commando russe.

NZZ am Sonntag: L'invasion de l'Ukraine par la Russie a augmenté la popularité de l'Union européenne (UE) auprès des Suisses, écrit la NZZ am Sonntag, relayant un sondage de gfs.berne. La part des personnes ayant une image positive des accords bilatéraux avec l'UE est passée de 53 à 59% par rapport à l'année passée. Parallèlement, 60% des sondés se prononcent en faveur d'une adhésion de la Suisse à l'EEE. Les Suisses regardent l'Europe différemment depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine, explique dans le journal Urs Bieri, co-directeur de l'institut de sondage gfs.berne. L'enquête montre en outre qu'une majorité des personnes interrogées est ouverte à des compromis dans les négociations avec l'UE.

Note: Ces informations n'ont pas été confirmées par l'ats.