À Paris, le CAC 40 perd 0,42% à 5.254,32 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,62% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,19%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,46%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,45%.

Les contrats à terme sur les grands indices américains préfigurent une ouverture en repli de 0,8% à 0,9% pour le Dow Jones, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq.

Tous trois ont fini en hausse jeudi mais après la clôture, le président américain, Donald Trump, a annoncé avoir demandé aux services de son représentant au commerce de préparer un nouveau plan de droits de douane supplémentaires visant 100 milliards de dollars (82 milliards d'euros) d'échanges commerciaux.

La réponse de Pékin n'a pas tardé, le ministère du Commerce réaffirmant être prêt à répliquer à Washington "quel qu'en soit le coût".

Ces nouvelles déclarations ont jeté un froid, d'autant que l'espoir de négociations entre Washington et Pékin au cours des prochaines semaines avait favorisé un regain d'appétit pour le risque jeudi. Certains analystes relativisent toutefois la réalité de la menace.

"Les marchés vont surréagir, cela ne fait aucun doute", commente Neil Wilson, d'ETX Capital, "mais nous sommes très loin de voir les Etats-Unis ou la Chine mettre leurs menaces à exécution. On en reste au stade des simples propositions et l'administration a le temps et les moyens de revenir en arrière."

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 s'achemine vers une hausse d'environ 0,9%, le CAC 40 vers un gain de 1,6% et le S&P 500 vers une progression d'un peu plus de 0,8%.

Les marchés financiers chinois sont de nouveau fermés ce vendredi pour cause de jour férié mais Tokyo a cédé 0,36%, réduisant sa progression sur la semaine à 0,53%. L'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon est lui quasiment inchangé.

L'AUTOMOBILE, LES MATIÈRES PREMIÈRES ET LES TECHS SOUFFRENT

En Europe, comme lors des épisodes précédents de tensions commerciales, les secteurs qui souffrent le plus incluent l'automobile, dont l'indice Stoxx cède 1,82%, les matières premières (-1,18%) et les hautes technologies (-0,66%). Ce dernier s'achemine vers une troisième semaine consécutive de baisse.

Parmi les reculs les plus marqués de l'EuroStoxx 50 figurent le spécialiste néerlandais des semi-conducteurs ASML (-1,83%) et le constructeur automobile allemand Volkswagen (-0,89%). A Paris, le groupe parapétrolier TechnipFMC (-2,56%) est lanterne rouge du CAC, STMicroelectronics cède 1,26% et ArcelorMittal 0,59%.

A l'opposé, Veolia (+1,28%) est en tête du CAC et Suez (+2,60%) affiche la plus forte hausse du SBF 120; au-delà du statut de valeur refuge du secteur des services aux collectivités ("utilities"), Suez profite, selon des traders, du relèvement de la recommandation de Raymond James à "surperformance".

La crainte de voir se dresser de nouvelles barrières au commerce pèse par ailleurs sur les cours des matières premières: le cuivre cède 0,73%, le soja 1,21% et le pétrole 0,48%, le cours du baril de Brent revenant sous 68 dollars.

A l'opposé, les actifs considérés comme des valeurs refuges sont recherchés, à commencer par les emprunts d'Etat: le rendement à dix ans américain ressort à 2,819% contre 2,832% en fin de séance jeudi et son équivalent allemand, qui avait atteint près de 0,54% jeudi, est revenu à 0,512%.

Ce dernier pâtit aussi de la baisse inattendue de 1,6% de la production industrielle en Allemagne en février.

La prudence devrait rester de mise au moins jusqu'à la publication, à 12h30 GMT, des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis. Le consensus Reuters attend 193.000 créations de postes dans les secteurs non-agricoles en mars après 313.000 en février, un taux de chômage revenu de 4,1% à 4,0% et une légère accélération de la progression du salaire horaire moyen, avec une hausse de 0,2% sur un mois et de 2,7% en rythme annuel.

Le marché suivra par la suite le discours que doit prononcer Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, devant l'Economic Club de Chicago à 17h30 GMT.

Sur le marché des changes, le dollar s'apprécie légèrement face à un panier de devises de référence et s'achemine vers une deuxième semaine consécutive de hausse.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand