KISUMU, Kenya, 1er avril (Reuters) - Le calme est revenu lundi à Kisumu, fief politico-ethnique de Raila Odinga battu à l'élection présidentielle par Uhuru Kenyatta, après un week-end de batailles rangées entre partisans du vaincu et forces de l'ordre dans cette grande ville de l'ouest du Kenya.

Les violences, sans commune mesure avec celles qui ont suivi le scrutin de 2007 -plus de 1.200 morts et des dizaines de milliers de déplacés dans tout le pays- ont fait deux victimes, tuées par balle.

Cette année, l'agitation qui a suivi la proclamation de la victoire du fils du "père de l'indépendance" s'est limitée à la ville de Kisumu, située sur le lac Victoria, non loin de l'Ouganda.

Des commerces et des maisons ont été forcés et pillés mais, selon des témoins, les forces de l'ordre ont cette fois-ci réussi à empêcher les émeutiers d'incendier les domiciles de leurs adversaires appartenant à une ethnie rivale.

"La politique, c'est terminé ! Nous devons maintenant nous atteler à reconstruire la nation", assure un transporteur de Kisumu, Bonny Otieno, 32 ans.

Selon le responsable de la police régionale, Joseph Ole Tito, 23 suspects ont été interpellés lors des troubles mais ce chifffre pourrait augmenter au fur et à mesure des enquêtes.

Le calme relatif qui a prévalu durant et après le scrutin du 4 mars a contribué à redorer le blason d'un pays qui passait comme l'un des plus stables d'Afrique et dont l'économie, fondée en partie sur le tourisme et les investissements étrangers, est l'une des locomotives de la région.

Le président élu Uhuru Kenyatta, membre de l'ethnie kikuyu, la première du pays, devrait prêter serment le 9 avril. Il reste poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de 2007.

(Hezron Ochiel, avec Joseph Akwiri; Jean-Loup Fiévet pour le service français)