ALGER/IN AMENAS, Algérie - Les forces spéciales de l'armée algérienne ont lancé samedi "l'assaut final" contre les djihadistes retranchés sur le site gazier de Tiguentourine, dans le sud-est du pays, tuant onze activistes, rapporte l'agence de presse APS.

Les islamistes ont exécuté sept autres otages avant d'être abattus, ajoute l'agence.

Après la prise d'otages survenue mercredi matin, l'armée algérienne avait lancé un premier assaut jeudi en milieu de journée pour reprendre le contrôle de la "base-vie" du complexe gazier. Des islamistes s'étaient ensuite repliés dans l'usine avec des otages.

"C'est fini maintenant, l'assaut est terminé, les militaires sont à l'intérieur de l'usine et sont en train d'enlever les mines posées par les islamistes", a dit à Reuters une source informée de l'évolution de l'opération.

Les djihadistes liés à Al Qaïda avaient miné les installations de l'usine et l'armée procède actuellement à la neutralisation des explosifs, a confirmé la compagnie énergétique algérienne Sonatrach.

Une source locale avait fait état peu auparavant de la libération de 16 otages étrangers, dont deux Américains, deux Allemands et un Portugais, et une source proche du dossier avait annoncé la découverte sur le site de quinze corps carbonisés, en cours d'identification.

Le bilan définitif de l'attaque islamiste contre le site gazier, une première dans le genre, reste incertain.

Avant l'assaut final, différentes sources faisaient de 12 à 30 otages tués. Ce dernier chiffre venait d'une source de la sécurité algérienne, pour qui huit Algériens et au moins sept étrangers figuraient parmi les victimes, dont deux Japonais, deux Britanniques et un Français.

Le département d'Etat américain a annoncé vendredi la mort d'un otage Américain, Frederick Buttaccio.

Plusieurs pays comme la Grande-Bretagne et le Japon ont exprimé leurs regrets de ne pas avoir été consultés avant que l'armée algérienne ne lance l'assaut.

Lors d'un discours à Tulle (Corrèze), François Hollande a déclaré pour sa part que l'Algérie avait eu "les réponses adaptées".

"L'Algérie a eu les réponses adaptées lors de la prise d'otages sur un site gazier car les négociations n'étaient pas possibles, a déclaré samedi le président français, François Hollande.

"(...) Quand il y a une prise d'otages avec autant de personnes concernées, et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner - ce qu'ils ont fait - leurs otages, un pays comme l'Algérie a les réponses qui me paraissent, à mes yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de négociation", a-t-il dit.

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ABIDJAN/PARIS - Les forces françaises et maliennes ont repris aux islamistes le contrôle de Konna, verrou stratégique dans le centre du Mali, mais la situation restait confuse samedi devant Diabali, ville conquise le 14 janvier par les djihadistes, à 360 km au nord-est de Bamako.

La prise de Konna le 10 janvier par les islamistes a été l'élément déclencheur de l'intervention militaire française le lendemain. L'objectif de l'opération Serval est d'aider le gouvernement malien à reconquérir le Nord, occupé depuis avril 2012 par des djihadistes liés à Al Qaïda.

En visite à Tulle, dans le sud-ouest de la France, le président François Hollande a répété samedi que cette opération durerait "le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu" dans cette région du monde.

Evoquant la prise d'otages sur un site gazier algérien, menée depuis mercredi par des islamistes, le président français y a vu une justification supplémentaire à l'intervention militaire au Mali.

La France mène depuis huit jours des frappes aériennes au Mali et a déployé mercredi des troupes au sol pour contrer l'avancée des groupes islamistes venus du Nord.

Elle espère pouvoir passer assez vite le relais à la Misma, dont les premiers renforts sont arrivés jeudi à Bamako.

Selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, 2.000 militaires français étaient présents samedi sur le terrain et le chiffre de 2.500, initialement prévu, sera peut-être dépassé.

Les premiers soldats togolais et nigérians sont arrivés jeudi à Bamako. Des militaires tchadiens et nigériens, en cours de regroupement au Niger voisin, y sont attendus, ainsi que les Burkinabé.

Après la reprise de Konna, des sources au sein de l'armée malienne ont déclaré samedi que les forces françaises et maliennes étaient entrées dans la ville de Diabali, qui aurait été abandonnée par les islamistes vendredi après des bombardements aériens français.

Ces informations ont été cependant démenties samedi par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, selon lequel aucun combat n'a eu lieu à Diabali. Le ministre français a invité à prendre avec prudence les informations diffusées sur place.

Selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche, deux Français sur trois (65%) sont pour l'intervention militaire française au Mali, une proportion légèrement plus forte que dans un autre sondage réalisé cinq jours plus tôt par le même institut (63%).

ABIDJAN - Un sommet de la Cédéao sur le déploiement d'une force ouest-africaine au Mali, pour en chasser les groupes armés islamistes, s'est tenu samedi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, en présence du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.

Ce dernier souhaite accélérer le processus afin de permettre aux soldats africains de prendre le plus rapidement possible la relève des troupes françaises sur le terrain.

Le chef de la diplomatie française a lancé un appel pour que la communauté internationale fournisse un appui logistique et financier à cette mission africaine.

"Nous devons, aussi vite que possible, fournir les moyens logistiques et financiers requis par l'armée malienne et la mision africaine", a dit Laurent Fabius.

Il a engagé les pays donateurs à présenter leurs propositions lors d'une conférence internationale prévue le 29 janvier en Ethiopie.

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TULLE, Corrèze - François Hollande a présenté samedi aux Corréziens des voeux emprunts de gravité dans une période "très difficile" marquée par l'intervention de l'armée française au Mali et le dénouement sanglant d'une prise d'otages en Algérie.

L'Afrique était en toile de fond de sa visite de quelques heures à Tulle, en Corrèze, où le chef de l'Etat a été maire et président du Conseil général avant d'accéder aux plus hautes fonctions.

"J'avais prévu de longue date de venir à cette cérémonie de voeux mais je n'imaginais pas qu'elle se tiendrait dans un contexte aussi lourd", a-t-il déclaré devant des milliers de Corréziens réunis dans une salle polyvalente qu'il avait inaugurée le matin même.

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LILLE - Le maire de Liévin (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Kucheida, poursuivi pour abus de biens sociaux et visé par plusieurs enquêtes préliminaires, quittera dimanche, lors d'un conseil municipal extraordinaire, le poste qu'il occupe depuis 32 ans.

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MELBOURNE - L'Open d'Australie a pris son envol, samedi à Melbourne, avec une sixième journée dense qui a vu Roger Federer renvoyer à ses études le jeune Australien Bernard Tomic et la France placer quatre joueurs en huitièmes de finale, égalant un record vieux de quinze ans.

Roger Federer a décroché sa 250e victoire en Grand Chelem face à Bernard Tomic, 43e mondial, en trois sets (6-4 7-6 6-1).

L'Australien a contraint le Suisse à sortir le grand jeu pour ne pas être embarqué dans un match à rallonge. Il s'est détaché cinq points à deux dans le tie-break du deuxième set mais Federer a sorti des points somptueux qui ont sapé son moral.

En huitième de finale, Federer sera défié par un autre jeune joueur, le Canadien Milos Raonic, tête de série numéro 13.

MELBOURNE - Le tennis français a vécu samedi une journée exaltante à l'Open d'Australie avec les qualifications pour les huitièmes de finale de Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, Jérémy Chardy et Gilles Simon vainqueur d'un marathon contre Gaël Monfils.

Gilles Simon a rejoint ses compatriotes alors que la pendule indiquait minuit 31. Il a arraché la qualification à l'issue d'un combat épique en cinq sets 6-4 6-4 4-6 1-6 8-6 et quatre heures 43 minutes.

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NEW YORK - Lance Armstrong a expliqué vendredi que sa radiation à vie constituait l'équivalent d'une "peine de mort" sportive, sanction qui lui a été infligée pour s'être dopé pendant la majeure partie de sa carrière.

Le coureur texan a fait ce commentaire lors de la seconde partie de l'entretien accordé à l'animatrice Oprah Winfrey lundi à Austin qui a été diffusée vendredi soir.

L'ancien cycliste avait reconnu jeudi dans la première partie de l'interview avoir utilisé des substances prohibées à chacun des sept Tours de France qu'il a remportés entre 1999 et 2005.