BRUXELLES - L'Union européenne et l'Ukraine ont finalisé aujourd'hui leur rapprochement par la signature d'un accord d'association et de libre-échange qui irrite Moscou après avoir indirectement entraîné la chute de Viktor Ianoukovitch, l'hiver dernier.

Présent à Bruxelles, le nouveau président ukrainien Petro Porochenko, élu le 25 mai, a salué un "jour historique" pour l'Ukraine et a souhaité qu'il marque une première étape vers une adhésion pleine et entière de son pays à l'UE.

Il a proposé de prolonger de 72 heures le cessez-le-feu entre séparatistes pro-russes et forces gouvernementales, qui arrive à expiration dans la soirée, afin d'offrir un nouveau délai à la Russie pour donner des garanties sur la fin des hostilités dans l'est de l'Ukraine. Il prendra une décision à ce sujet à son retour à Kiev, prévu dans la soirée.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a eu beau dire que les accords avec l'Ukraine, mais aussi avec la Moldavie et la Géorgie, n'incluaient "rien qui puisse nuire à la Russie", Moscou a réagi très vite.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a prévenu qu'il y aurait "des conséquences graves".

Une nouvelle rencontre entre représentants du mouvement pro-russe de l'est de l'Ukraine et médiateurs du "groupe de contact" s'est ouverte à Donetsk, l'un des bastions des séparatistes.

Faute de progrès sur un règlement pacifique de la crise, l'UE pourrait étendre ses sanctions à l'encontre de la Russie dès la semaine prochaine, a-t-on appris de sources diplomatiques en marge du sommet de Bruxelles.

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BRUXELLES - Jean-Claude Juncker a été désigné aujourd'hui candidat pour la présidence de la Commission européenne par les dirigeants des Vingt-Huit, qui lui ont donné pour mandat d'oeuvrer pendant cinq ans en faveur de la croissance et de l'investissement.

Le Conseil européen a été contraint à un vote à la majorité qualifiée par le Premier ministre britannique David Cameron, quasiment isolé mais résolu dans sa lutte contre un homme qu'il juge trop fédéraliste.

L'ancien Premier ministre luxembourgeois a sans surprise obtenu 26 voix contre deux, la Hongrie y était aussi hostile, et va donc se présenter devant le Parlement le 16 juillet, en vue d'une élection a priori formelle.

Le futur président de la Commission devra mettre en oeuvre la feuille de route adoptée par les Vingt-Huit sur leurs orientations pour les cinq ans à venir, pendant lesquels il conviendra de faire la "meilleure utilisation" des souplesses du pacte de stabilité pour évaluer les budgets.

Cette formule est issue d'un compromis trouvé notamment lors d'un entretien bilatéral entre Angela Merkel et le président du Conseil italien Matteo Renzi, durant lequel la chancelière allemande a rappelé son attachement au respect des règles.

En contrepartie, Matteo Renzi et ses alliés sociaux-démocrates, dont la France, ont donc obtenu que soit rappelée la possibilité de bénéficier d'une certaine flexibilité.

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BAGDAD - Des hélicoptères de l'armée irakienne ont ouvert le feu sur le campus de l'université de Tikrit pour tenter d'en déloger les insurgés sunnites qui se sont emparés de la ville natale de l'ancien dictateur Saddam Hussein au début de leur offensive.

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a indiqué de son côté que l'analyse de photos et d'images satellites "laissait fortement penser" que les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avaient commis des exécutions de masse après avoir conquis la ville le 11 juin.

Selon HRW, l'EIIL a exécuté jusqu'à 190 hommes sur deux sites distincts. Ce nombre pourrait être beaucoup plus élevé mais il est difficile de retrouver les corps et impossible de se rendre sur place pour enquêter, a souligné l'organisation des droits de l'homme.

L'armée irakienne a lancé hier une attaque aéroportée sur Tikrit en transportant des commandos dans le stade de la ville à bord de trois hélicoptères, dont l'un s'est écrasé après avoir été touché par les tirs des insurgés.

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BANGUI - Des représentants des ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des milices anti-balaka ont formé un comité de dialogue, premier pas vers des négociations destinées à mettre fin au conflit qui a fait des milliers de morts et plus d'un million de disparus.

Le comité, qui comprend six membres de chacun des deux mouvements, a été formé hier sous l'égide de l'ONG Pareto (Paix, Réconciliation, Tolérance), à l'initiative de cette médiation dont les protagonistes avaient accepté le principe il y a dix jours.

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BRUXELLES - Le roi des Belges a demandé aujourd'hui à Charles Michel, président du Mouvement réformateur (MR), une formation libérale francophone, de mener les discussions sur la formation du gouvernement, deux jours après que le chef de file des nationalistes flamands du N-VA a jeté l'éponge.

Charles Michel a accepté et rendra compte du résultat de ses négociations le 4 juillet au souverain, a annoncé le palais royal dans un communiqué.

Le MR est arrivé en troisième position aux élections législatives du 25 mai derrière le N-VA de Bart De Wever et les socialistes francophones du Premier ministre par intérim Elio Di Rupo.

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PARIS - L'économie française a stagné au premier trimestre, après une croissance de 0,2% sur les trois derniers mois de 2013, a confirmé l'Insee dans les résultats détaillés des comptes nationaux trimestriels publiés.

Cette croissance nulle s'explique par le recul de la demande intérieure (consommation et investissements) compensé seulement par la reconstitution des stocks des entreprises, précise l'institut dans un communiqué.

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PARIS - Les députés français ont adopté aujourd'hui la proposition de loi socialiste et écologiste sur l'autorité parentale et l'intérêt de l'enfant, un texte vivement combattu par l'opposition de droite qui le jugeait "idéologique".

Cette proposition de loi, que le Sénat devrait examiner à son tour à l'automne, vise à renforcer l'exercice conjoint de l'autorité parentale en cas de séparation des parents et à reconnaître la place croissante prise par les tiers, les beaux-parents notamment.

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PARIS - Le parquet de Paris a demandé aujourd'hui l'ouverture d'une information judiciaire dans l'affaire Bygmalion, un système présumé de fausses factures mis en place en 2012 par l'UMP et l'équipe de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy pour couvrir des dépassements de frais.

Le parquet précise dans un communiqué qu'il requiert l'ouverture de cette information judiciaire pour les chefs de faux et usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie, complicité et recel de ces délits.

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PARIS - La cour d'appel de Paris a annulé aujourd'hui pour la deuxième fois les mises en examen de la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, et de huit autres personnes qui contestaient les poursuites dans un dossier du scandale sanitaire de l'amiante.