ANKARA - Recep Tayyip Erdogan a appelé aujourd'hui, lors de ses derniers rassemblements de campagne, les électeurs turcs à soutenir massivement son projet de réforme constitutionnelle lors du référendum de dimanche.

Les tout derniers sondages prédisent une victoire étriquée du "oui" au référendum, qui vise à remplacer la démocratie parlementaire par un pouvoir présidentiel fort, ce dont Erdogan dit avoir absolument besoin pour faire face aux défis politiques et sécuritaires du pays.

Les instituts de sondage n'excluent pas un vote "non" dissimulé, difficile à évaluer, dans les rangs des soutiens traditionnels du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP). Ces soutiens se disent inquiets des tendances autoritaires d'Erdogan, le fondateur de l'AKP, notamment après le limogeage ou la suspension de plus de 120.000 fonctionnaires depuis le coup d'Etat manqué de juillet.

Cinquante-cinq millions d'électeurs sont appelés à se rendre dans les 167.140 bureaux de vote, qui ouvriront dimanche à 07h00 locales (04h00 GMT) dans l'est du pays et fermeront à 17h00 locales (14h00 GMT). Les électeurs turcs de l'étranger ont déjà voté.

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BEYROUTH - Une explosion, près d'un convoi de cars qui attendait de pouvoir entrer dans Alep, a fait aujourd'hui une vingtaine de morts et des dizaines de blessés, alors que l'accord d'évacuation est en suspens et que des milliers de Syriens sont toujours en attente dans deux points de transit en lisière de la ville.

Selon des médias favorables à Damas, un kamikaze au volant d'une voiture piégée est responsable de l'explosion, qui a fait, selon eux, au moins 22 morts. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, proche de l'opposition) avance de son côté un bilan de 24 tués et de plusieurs dizaines de blessés.

L'explosion s'est produite dans le quartier de Rachidine, aux abords d'Alep, des cars qui attendaient de pouvoir passer d'un secteur tenu par les rebelles vers la ville d'Alep, contrôlée par le pouvoir syrien. Ces cars ont à leur bord des habitants de deux localités chiites évacués vendredi.

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PYONGYANG/SEOUL - La Corée du Nord a déployé la nuit dernière ce qui semble être de nouveaux missiles de longue portée et des missiles mer-sol tirés à partir de sous-marins pour le 105e anniversaire de naissance de son fondateur, Kim Il-sung, au moment où un porte-avion américain à propulsion nucléaire fait route vers la péninsule coréenne.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, petit-fils du fondateur, a présidé ce défilé géant, en ce "Jour du soleil". Il est apparu détendu dans un costume sombre, riant avec ses conseillers.

Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord, qui a continué ses essais nucléaires et ses tirs de missiles au mépris des sanctions internationales, apparaît plus plausible depuis le bombardement par l'armée américaine en fin de semaine dernière d'une base aérienne syrienne en réponse à une attaque chimique contre un village, dont Washington estime Damas responsable.

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COLOMBO - L'effondrement d'une gigantesque montagne de déchets hier à Colombo a fait au moins 16 morts, ont annoncé aujourd'hui des responsables hospitaliers et un porte-parole de l'armée sri-lankaise, revoyant à la hausse un premier bilan alors que les recherches se poursuivent sur le terrain.

La décharge d'une hauteur estimée à plus de 90 mètres s'est affaissée à la suite d'un incendie, ensevelissant des dizaines de maisons. Selon un habitant du bidonville jouxtant la décharge, une centaine de personnes pourraient avoir été ensevelies.

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BERLIN - Les explosifs utilisés sur les lieux de l'attentat qui a visé mardi le car des joueurs du Borussia Dortmund pourraient provenir de stocks des forces armées allemandes, écrit le Welt am Sonntag, qui cite une source au fait de l'enquête.

On ignore pour le moment qui exactement a commis l'attentat de mardi. La justice allemande a des doutes quant à l'authenticité des trois lettres revendiquant l'attentat "au nom d'Allah" et exigeant que l'Allemagne cesse ses missions de surveillance aériennes en Syrie.

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BERLIN - Le demandeur d'asile tunisien qui a foncé au volant d'un camion sur la foule d'un marché de Noël le 19 décembre à Berlin avait reçu des consignes des dirigeants de l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), écrit Der Spiegel.

L'hebdomadaire cite des renseignements communiqués aux services de sécurité allemands par les Emirats arabes unis (EAU) le 8 janvier, d'après lesquels Anis Amri avait reçu un ordre d'une cellule de l'EI. Cette cellule est connue des autorités allemandes via des procédures engagées contre des membres présumés de l'EI arrivés sur le sol allemand en se faisant passer pour réfugiés.

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BAGDAD - L'armée irakienne estime que Boubaker el Hakim, djihadiste franco-tunisien qui serait lié à l'attentat contre Charlie Hebdo et que les Américains disent avoir tué l'an dernier, pourrait en fait être toujours en vie.

Les responsables américains de la défense ont fait état en novembre dernier de la mort de Boubaker el Hakim dans une frappe menée par un drone américain contre Rakka, la capitale de facto de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie.

Les services de renseignement irakiens ont transmis des renseignements à l'armée de l'air syrienne afin qu'elle mène une série de bombardements contre des QG et des caches de l'EI en Syrie, dont celle qui pourrait abriter Boubaker el Hakim, a déclaré l'armée irakienne dans un communiqué.

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BRUXELLES - Une commission du Parlement européen pourrait convoquer Marine Le Pen avant le second tour de la présidentielle pour débattre d'une éventuelle levée de son immunité dans le dossier des assistants parlementaires européens du Front national, a déclaré une eurodéputée.

Les juges français chargés de cette enquête ont demandé la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, ainsi que d'une autre représentante du FN au Parlement européen, Marie-Christine Boutonnet, qui sont soupçonnées d'avoir fait salarier par le Parlement européen des assistants qui travaillaient en réalité pour le FN.

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PARIS - Des personnalités issues du mouvement Sens commun, émanation politique de la "Manif pour tous", pourraient être nommées au gouvernement si François Fillon accède à l'Elysée en mai, indique le candidat de la droite et du centre dans un entretien qui sera diffusé dimanche sur Radio J.

Le député Les Républicains de Paris, qui juge prématurée toute observation sur un éventuel futur gouvernement, confirme également que François Baroin fait bien partie des premiers ministrables, même s'il a également d'autres pistes.

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PARIS - Benoît Hamon, largement distancé dans les sondages, récuse une nouvelle fois l'hypothèse d'un "vote utile" pour contrer le Front national et accentue ses attaques contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, dans un entretien publié aujourd'hui dans Libération, à huit jours du premier tour de l'élection présidentielle.

Crédité de moins de 10% des intentions de vote, loin du quatuor de tête, le candidat socialiste à l'élection présidentielle commence également à régler ses comptes avec certains membres du parti socialiste qui ont rallié Emmanuel Macron, dont il estime que la politique contribuerait à faire monter le Front National.

Benoît Hamon durcit aussi le ton contre Jean-Luc Mélenchon, qui connaît une dynamique favorable dans les sondages depuis quelques semaines. Il dénonce notamment l'"indulgence" du candidat de La France insoumise "à l'égard de pays qui restreignent les libertés publiques", ainsi que la "zone grise qu'il a volontairement entretenue sur la Russie de (Vladimir) Poutine et sur (le président syrien Bachar) al Assad".