PARIS - Nicolas Sarkozy a été élu hier président de l'UMP au premier tour de scrutin avec 64,5% des voix, un score bien en deçà de ses attentes qui devrait compliquer sa mission de "rassemblement" et brouille l'horizon élyséen de 2017.

L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, qui recueille 29,18% des suffrages, apparaît comme le véritable gagnant de cette élection interne qui, pour les responsables et les militants de l'UMP, est censée ouvrir une nouvelle ère après l'élection calamiteuse de 2012 et ses suites fratricides.

Bruno Le Maire, qui s'entretiendra avec Nicolas Sarkozy demain matin, a estimé que le nouveau président de l'UMP devrait tenir compte de l'"envie de renouveau" de ses militants.

Nicolas Sarkozy ne s'est pas exprimé publiquement mais a promis sur son compte Facebook d'oeuvrer au "rassemblement". "Nous devons être unis et nous consacrer à la recherche de solutions nouvelles pour la France. C'est à ces deux conditions que nous redonnerons espoir à nos compatriotes", a-t-il écrit.

"Troisième homme" du scrutin, le député de la Drôme Hervé Mariton, l'un des chefs de file des opposants au mariage homosexuel, obtient 6,32%, un score à même d'ancrer son courant libéral "Droit au coeur".

Le vote par internet, qui a duré 24 heures et a été perturbé par des attaques informatiques, a été marqué par une participation record de 58,1%.

En 2004, Nicolas Sarkozy avait été élu président de l'UMP à l'issue d'un plébiscite de 85,04%.

PARIS - Alain Juppé, candidat déclaré à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a félicité Nicolas Sarkozy pour son élection à la présidence de l'UMP mais prévenu qu'il resterait vigilant sur la ligne de rassemblement avec le centre qu'il défend.

"Je félicite Nicolas Sarkozy pour sa victoire, je lui adresse mes félicitations très amicales, à lui maintenant de redonner à l'UMP l'élan qu'elle attend et pour cela, il faudra rassembler bien entendu", a dit le maire de Bordeaux à la presse.

Autre rival de Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle, François Fillon a de son côté assuré qu'il continuerait à faire entendre sa "différence".

"L'avenir de l'UMP dépendra de notre capacité à nous réinventer par le débat et à assumer nos sensibilités avec tolérance. L'union n'est pas soumission. Un grand parti moderne accepte la différence", a-t-il mis en garde. ---

LYON - En attendant d'être réélue aujourd'hui à la présidence du Front national, qu'elle a pris il y a trois ans et qu'elle est seule à briguer, Marine Le Pen est apparue hier à Lyon dans les habits de candidate ambitieuse à la présidentielle de 2017.

Celle qui vise une qualification au second tour dans deux ans et demi a été accueillie aux cris de "Marine présidente" et par une ovation des militants réunis pour le 15e Congrès du parti à son arrivée sur scène.

Elle s'y est montrée aux côtés des dirigeants des formations d'extrême-droite russe, autrichien, italien, flamand, bulgare, tchèque ou néerlandais, dont plusieurs ont parlé d'elle comme la prochaine chef de l'Etat français. ---

DAKAR - François Hollande a affirmé hier à Dakar que l'Afrique était entrée dans l'histoire et était "aussi une partie de notre avenir", dans une réponse au discours prononcé il y a sept ans par Nicolas Sarkozy dans la capitale sénégalaise.

Le chef de l'Etat, qui participe ce week-end au sommet de la Francophonie, s'est rendu en fin de journée sur la tombe du premier président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, mort en France en 2001.

A sa sortie du cimetière où le poète est enterré, il a livré un plaidoyer contraire au discours qu'avait prononcé Nicolas Sarkozy en juillet 2007, deux mois après son élection à la présidence française, dans lequel il avait estimé que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire".

Répondant à son prédécesseur sans le nommer, François Hollande a déclaré que "l'Afrique montre qu'elle va être le grand continent de l'avenir. Parce que c'est ici en Afrique que vont se produire les plus grandes évolutions."

Dans son discours d'ouverture du XVe sommet de l'OIF, le président français avait auparavant salué les transitions politiques pacifiques en cours en Tunisie et au Burkina Faso, mettant en garde les dirigeants africains tentés de se maintenir illégalement à la tête de leur pays.

Il avait aussi appelé à accompagner l'essor économique africain et à lutter "encore et toujours" contre le terrorisme sur un continent où Paris intervient militairement.

De retour de Conakry, où il s'est rendu la veille, François Hollande avait enfin invité ne pas relâcher la pression dans la lutte contre le virus Ebola. ---

DAKAR - L'épidémie de fièvre Ebola a fait près de 7.000 morts en Afrique de l'Ouest depuis le mois de mars, a annoncé hier soir l'Organisation mondiale de la Santé.

Le bilan s'élève désormais à 6.928 morts, soit 1.200 de plus que lors du précédent de l'OMS, diffusé mercredi. L'agence onusienne n'a pas fourni d'explication a cette hausse spectaculaire du nombre de victimes mais les statistiques publiées sur son site internet prennent apparemment en compte des décès qui n'avaient pas été comptabilisés jusqu'à présent. ---

LE CAIRE - La justice égyptienne a abandonné hier les charges de complicité de meurtre qui visaient l'ancien président Hosni Moubarak, accusé d'avoir donné ordre de tirer sur des manifestants lors de la révolution de 2011.

L'ex-dirigeant égyptien, qui est âgé de 86 ans, avait été condamné à la réclusion à perpétuité en 2012 pour complicité du meurtre de 239 manifestants, mais un nouveau procès avait été ordonné en appel. L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el Adli et six dirigeants des services de sécurité ont également été acquittés.

A la tombée de la nuit, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenaille et de canons à eau pour disperser des manifestants rassemblés au centre du Caire pour protester contre cette décision de la justice.

Deux manifestants ont été tués et neuf autres blessés dans les échauffourées, a déclaré Hossan Abdel Ghaffar, porte-parole du ministère de la Santé. ---

ISTANBUL/BEYROUTH - Le principal parti politique kurde de Turquie a accusé hier le gouvernement d'Ankara de fermer les yeux sur la présence de combattants de l'Etat islamique sur son sol après une attaque menée par des kamikazes contre la ville syrienne de Kobani, située à la frontière turque.

Un des kamikazes a utilisé une voiture qui venait apparemment de Turquie. Quatre djihadistes de l'Etat islamique se sont fait exploser hier à Kobani, provoquant des affrontements dans toute la ville qui ont fait 30 morts, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme. ---

ST LOUIS - Darren Wilson, le policier blanc qui a abattu l'été dernier Michael Brown, un jeune noir de Ferguson, dans le Missouri, a démissionné de la police quelques jours après qu'un grand jury a décidé de ne pas l'inculper, a rapporté cette nuit l'agence Associated Press en citant un de ses avocats.

La mort de Michael Brown, qui avait 18 ans et n'était pas armé, avait provoqué de violentes émeutes à Ferguson, dans la banlieue de St Louis. De nouveaux incidents ont éclaté après la décision du grand jury.

Pour protester contre cette décision, une centaine de militants se sont rassemblés hier à Ferguson pour entamer une marche d'environ 195 kilomètres qui doit les mener jusqu'à la capitale de l'Etat, Jefferson City. ---

ZURICH - Les Suisses sont appelés aux urnes aujourd'hui pour trois référendums d'initiative populaire par lesquels ils doivent se prononcer sur l'éventuelle augmentation des réserves d'or de la banque centrale, l'instauration de quotas d'immigration et l'abandon des "forfaits fiscaux".

Les enquêtes d'opinion laissent penser que le "no