PARIS - Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues cet après-midi dans les rues de la capitale pour défiler aux côtés du chef de l'Etat François Hollande et de hautes personnalités étrangères venues apporter leur soutien à la France après la tuerie de Charlie Hebdo, la fusillade de Montrouge et la prise d'otages porte de Vincennes, qui ont fait 17 morts en plus des trois djihadistes.

Tireurs d'élite postés sur les toits, deux itinéraires sécurisés, 150 policiers en civil, 2.200 hommes des forces mobiles sur le qui-vive : cette marche républicaine va donner lieu à un dispositif "exceptionnel" après la série d'attentats qui a frappé la France cette semaine.

"Les Français exprimeront demain en masse leur attachement indéfectible aux valeurs de la République, aux libertés publiques et en particulier à la liberté d'expression", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à la presse.

"Les chiffres prévisionnels avancés par la Préfecture de police se montent à plusieurs centaines de milliers de personnes (...) Face à cette situation exceptionnelle, le ministère de l'Intérieur prendra des mesures tout aussi exceptionnelles pour assurer la sécurité de la manifestation et le respect de l'ordre public", a-t-il ajouté.

Une première journée de manifestations dans plusieurs villes de France a réuni samedi plus de 700.000 personnes, témoignant de la vague d'émotion soulevée par les attentats.

A Paris, dimanche, le cortège suivra deux parcours parallèles sécurisés entre la place de la République et la place de la Nation : un itinéraire principal qui passera par le boulevard Voltaire sur 3 km et un itinéraire de "délestage" via l'avenue de la République, le boulevard Ménilmontant puis par l'avenue Philippe-Auguste.

PARIS - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées hier soir à Paris, porte de Vincennes, près de la supérette casher théâtre la veille d'une fusillade qui s'est soldée par la mort de cinq personnes, dont le preneur d'otages.

Lors de cette cérémonie d'hommage initiée par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), les noms des quatre victimes tuées par Amedy Coulibaly vendredi soir avant que ce dernier ne soit tué par les forces de l'ordre ont été lus à haute voix.

Une minute de silence a été observée en mémoire de ces quatre "victimes de l'antisémitisme" avant que les personnes présentes n'entonnent La Marseillaise.

PARIS - La quasi-totalité des Français (97%) estiment qu'il est nécessaire de se rassembler et de faire preuve d'unité nationale face au terrorisme, selon un sondage Ifop pour Paris Match publié hier.

Soixante-trois pour cent des personnes interrogées disent ne pas comprendre que le Front national et sa présidente Marine Le Pen n'aient pas été invités à cette manifestation organisée après la série d'attentats qui a frappé la France cette semaine, faisant 17 morts.

A l'inverse, 36% des Français disent comprendre cette exclusion et 1% ne se prononcent pas.

PARIS - Hayat Boumeddiene, la compagne du preneur d'otages d'une supérette casher à Paris, a quitté la France le 2 janvier et aurait rejoint la Syrie via la Turquie le 8 janvier, a-t-on appris hier d'une source française proche du dossier.

Le 2 janvier, une femme correspondant à son signalement a pris un vol Madrid-Istanbul. Elle avait un billet d'avion pour un vol retour le 9 janvier mais elle n'a jamais pris ce vol, a précisé cette source.

Les autorités turques ont signalé le passage de cette femme le 8 janvier à la frontière avec la Syrie, a-t-on appris de même source.

GAZA - Le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah libanais ont condamné l'attaque par deux djihadistes du siège de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo qui avait publié des caricatures du prophète.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, "condamne les agressions contre le magazine Charlie Hebdo et insiste que le différend d'opinion et de pensée ne saurait justifier le meurtre", écrit le mouvement dans un communiqué publié samedi en français et en arabe.

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BEYROUTH - Un attentat suicide à la bombe contre un café de Tripoli, dans le nord du Liban, a fait au moins sept morts et une trentaine de blessés, hier, a déclaré le ministère libanais de la Santé.

Les islamistes du Front al Nosra, liés à Al Qaïda, ont revendiqué sur Twitter cet attentat, qu'ils présentent comme un double attentat suicide, et affirment avoir voulu "venger les sunnites en Syrie et au Liban".

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MAIDUGURI, Nigeria - Une bombe fixée sur le corps d'une fillette âgée d'une dizaine d'années a explosé hier sur un marché très fréquenté de la ville de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, faisant au moins 16 morts et une vingtaine de 20 blessés, apprend-on auprès des services de sécurité.

"Les engins explosifs étaient attachés autour de son corps et la fillette n'avait pas l'air d'avoir plus de dix ans", a déclaré un policier.

Les attentats à la bombe sont fréquents à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, au coeur de la zone où évoluent les islamistes de Boko Haram.

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TRIPOLI - Les factions rivales libyennes ont accepté de participer la semaine prochaine à Genève à une nouvelle série de négociations sous l'égide des Nations unies pour tenter de mettre fin à la guerre civile dans un pays en proie au chaos.

La réunion, annoncée après une rencontre du représentant spécial de l'Onu pour la Libye, Bernardino Leon, avec les factions en guerre, aura lieu la semaine prochaine dans les bureaux de l'Onu dans la ville suisse, indique la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul) dans un communiqué.

Le communiqué ne donne pas la date exacte de ces pourparlers ni le nom des participants mais précise que les discussions tourneront autour de la formation d'un gouvernement d'union. Il sera également question de la rédaction d'une nouvelle Constitution et des moyens de mettre fin aux combats.

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PANGKALAN BUN, Indonésie - Les équipes de recherche indonésiennes ont récupéré hier la queue de l'Airbus d'AirAsia qui s'est abîmé le 28 décembre en mer de Java avec 162 personnes à bord. Cette partie du fuselage, qui pourrait contenir la boîte noire de l'avion, a été repérée mercredi à une trentaine de mètres de fond au large de Bornéo mais des vents violents et la mer agitée avaient affecté les opérations de récupération.

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DRESDE, Allemagne - Quelque 35.000 personnes se sont rassemblées contre le racisme et la xénophobie hier à Dresde, ville de l'est de l'Allemagne devenue le centre de manifestations hebdomadaires contre l'immigration organisées par le mouvement Pegida.

Le mouvement Pegida (Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident) organise chaque semaine une manifestation à Dresde. La dernière a rassemblé 18.000 personnes lundi dernier, un taux de participation sans précédent.

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ATHENES - A quinze jours des élections législatives grecques, le parti de gauche anti-austérité Syriza maintient son avance sur les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) dans les intentions de vote, selon trois sondages publiés hier.

L'institut Alco, dans une enquête pour l'hebdomadaire Proto Thema, crédite Syriza de 33,1% des voix, et Nouvelle Démocratie, le parti du Premier ministre sortant Antonis Samaras, de 29,7%, soit une avance de 3,4 points pour la formation de gauche.

Il y a une semaine, cette avance était de 3,3%.

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ROME - Le réalisateur et scénariste italien Francesco Rosi, célèbre pour ses films sur de grands sujets de société dans les années 60 et 70, est mort hier à l'âge de 92 ans.

Né à Naples dans une famille de la classe moyenne, Francesco Rossi est notamment l'auteur de "Main basse sur la ville" (1963), qui avait obtenu le Lion d'or à Venise, "Cadavre Exquis (1975) et "le Christ s'est arrêté à Eboli" (1979).

Il avait remporté la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1972 avec "L'affaire Mattei", interrogation sur la mort d'un patron de société pétrolière, avec, dans le rôle-titre, Gian Maria Volonte, acteur qu'il avait fait tourner plusieurs fois. Francesco Rosi avait obtenu un second Lion d'or à Venise en 2012 pour l'ensemble de sa carrière.