PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont orientées en hausse jeudi en matinée avec l'aide apportée par la banque centrale suisse à Credit Suisse mais la tendance demeure volatile alors que la Banque centrale européenne (BCE) doit rendre ses décisions sur les taux dans la journée.

À Paris, le CAC 40 prend 1,33% à 6.977,27 points vers 08h45 GMT. À Londres, le FTSE 100 avance de 1,19% et à Francfort, le Dax s'octroie 1,14%.

L'indice EuroStoxx 50 progresse de 1,27%, le FTSEurofirst 300 de 0,95% et le Stoxx 600 de 0,83%. L'indice de la volatilité sur le Stoxx 600 reflue de 7% mais reste à un niveau élevé, autour de 30 points.

Les contrats à terme à Wall Street préfigurent également un redressement avec une hausse de 0,19% pour le Dow Jones, de 0,24% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,46% pour le Nasdaq.

Credit Suisse, qui a semé la panique mercredi sur les marchés dans la crainte d'une insolvabilité, a annoncé dans la nuit pouvoir emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,6 milliards d'euros) auprès de la Banque nationale suisse (BNS).

Le titre Credit Suisse, qui a perdu mercredi en clôture de près de 25% à 1,697 francs suisses, à son plus bas niveau historique, rebondit jeudi de 22,33%. Les principales banques françaises, Crédit agricole (+1,93%), BNP Paribas (+2,40%) et Société générale (+1,86%) regagnent une toute petite partie du terrain perdu mercredi, alors que l'indice européen des banques en repli de 6,92% la veille, reprend 2,26%.

Dans le reste de l'actualité des entreprises, TotalEnergies avance de 2,05% après l'annonce par le groupe canadien Alimentation Couche-Tard, un temps intéressé par un rapprochement avec Carrefour (+1,07%), de négociations exclusives en vue d'acquérir des actifs du géant français de l'énergie pour 3,1 milliards d'euros.

Concernant la politique monétaire, le communiqué de la BCE est attendu à 13h15 GMT. L'institution s'est engagée en février sur un relèvement de 50 points de base de ses taux ce mois-ci mais depuis la déroute des banques, des incertitudes dominent sur la capacité de la BCE à tenir cet engagement.

Selon les analystes, la BCE est désormais partagée entre sa volonté de ramener l'inflation près de son objectif de 2% et la nécessité d'assurer la stabilité des marchés financiers, sa crédibilité étant par ailleurs en jeu.

"A moins que la BCE ne voit les perspectives d'inflation significativement différentes d'il y a une semaine, tout autre décision qu'un relèvement de 50 points de base serait une grosse erreur et nuirait à sa crédibilité", a déclaré Piet Haines Christiansen, économiste chez Danske Bank.

Les marchés monétaires évaluent actuellement à 50% la probabilité d'une hausse des taux de 50 points de la BCE, la veille cette probabilité était tombée à moins de 20% et elle était de 80 avant les déboires de Credit Suisse. La probabilité d'une hausse de taux limitée à 25 points est évaluée à 42%.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)