En effet, les contrats à terme et optionnels sur l’indice CAC 40 ont des échéances mensuelles et trimestrielles. La cotation porte sur les trois mois mensuels glissants et les trimestriels de l’année. Exemple, jusqu’à la compensation du 18 janvier, les opérateurs interviennent principalement sur les échéances Janvier, Février, Mars et Juin. A partir du 21 janvier, l’échéance Avril sera ouverte, les intervenants pourront par conséquent traiter des opérations sur Février, Mars, Avril et Juin ; tous les mois, on procède à ce glissement calendaire.

Les contrats concernés

Les contrats compensés concernent essentiellement les contrats "Future CAC40" et les options dont les cotations sont régulées par Euronext (Monep). Ces options portent à la fois sur le sous-jacent Future CAC 40 et sur un large panel d’actions. Cela représente donc au total trois types de produits arrivant à échéance et devant être automatiquement débouclés d’où le nom des « trois sorcières ». A la fin de chaque trimestre, on parlera des « quatre sorcières » avec les contrats trimestriels.

L’organisation de la compensation

Sur l’indice CAC40,  les contrats concernés sont donc débouclés le troisième vendredi de chaque mois à 16h. Pour éviter les manipulations trop excessives, les cours de compensation servant de base pour la liquidation de tous les contrats s’établissent avec une moyenne pondérée des volumes sur un créneau très précis entre 15h40 et 16h. En cas de gros mouvement pendant cette fenêtre temporelle, l’indice CAC 40 bougera par conséquent plus vite que le CC (cours de compensation) qui se trouve lissé, d’où l’intérêt de certains traders d’arbitrer des petits écarts pendant ces 20 minutes.

La particularité des produits dérivés sur indice est que la liquidation s’opère financièrement (cash settlement). Prenons un exemple : pour un cours de compensation  à 3702.35 points, le titulaire d’un call 3650 sera crédité de 52.35 points (3702.35-3650) soit 523.50 euros par lot (10 euros le point). Tous les calls au-dessus de 3700 seront abandonnés car leur valeur sera égale à zéro, ainsi que tous les puts dont les prix d’exercice seront inferieurs à 3725. (Pour plus d’explications, veuillez vous renseigner auprès de l’équipe Zonebourse pour une formation dédiée aux produits dérivés).

L’avantage de cette compensation en cash, c’est la possibilité pour les grands intervenants de pouvoir « tirer » l'indice (c’était encore plus facile quand la compensation se faisait sur un cours unique). En effet, les investisseurs, structurellement en position longue sur l’échéance, peuvent acheter massivement des contrats pour tenir une compensation au plus haut et établir un cours maximum pour la liquidation totale de leur position largement acheteuse. Ils n’ont effectivement pas besoin de revendre les lots achetés pour prendre les bénéfices ; le dénouement s’opérant automatiquement par la chambre de compensation.

D’une manière générale dans ces journées de fin d’échéance, les cours accentuent souvent la tendance globale ; un indice qui a progressé pendant le mois boursier a tendance à être « tiré » à la hausse et inversement.

La technique est complément différente pour les contrats optionnels sur actions, avec lesquels les dénouements s’opèrent par exercice (droit d’acheter ou de vendre  un titre) ou par assignation (obligation d’acheter ou de vendre un titre) ; cela se concrétise par un achat ou une vente de titres et non plus par un différentiel en cash. Ces produits sur actions se trouvent compensés en revanche sur les cours de clôture de la séance, au fixing de 17h 35.

Chaque place financière possède sa propre chambre de compensation qui gère les positions pendant la vie des contrats (appels de marges et de couvertures) et la liquidation globale des contrats.

C’est ainsi qu’on retrouve lors de cette journée des « sorcières » la même organisation pour les produits dérivés sur le DAX (12h) et l’Euro Stoxx (13h). Toutes ces opérations de dénouements entrainent par conséquent des volumes de transactions largement supérieurs à la moyenne d’une séance standard (de 1.5 à 2 fois).