LA HAYE, 27 janvier (Reuters) - Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a promis mercredi de faire "jaillir la vérité", à la veille de l'ouverture du procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, poursuivis pour crimes contre l'humanité.

L'ex-chef de l'Etat (2000-2010), qui a refusé de céder le pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 2010 remportée par Alassane Ouattara, est accusé d'être à l'origine de la brève guerre civile qui a fait 3.000 morts.

Aucune personnalité de son rang n'a encore été jugée par la CPI, fondée il y a 13 ans.

Laurent Gbagbo reste très influent en Côte d'Ivoire, tout comme son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), dont les militants accusent le procureur de la CPI de partialité.

"Mon Bureau ne ménagera pas ses efforts pour que justice soit rendue et que les auteurs de crimes rendent des comptes dans les deux camps", a promis la procureure, soulignant que les investigations au sujet des pro-Ouattara s'étaient intensifiées et se poursuivaient.

"Nous sommes convaincus que les éléments de preuve que nous avons recueillis seront suffisamment convaincants pour prouver la culpabilité des accusés au-delà de tout doute raisonnable", a-t-elle ajouté.

Alassane Ouattara a pris ses fonctions après l'intervention française qui a mis fin à la guerre civile.

Quatre chefs de crimes contre l'humanité ont été retenus à l'encontre de Laurent Gbagbo, 70 ans, et de Charles Blé Goudé, 44 ans. Ils sont passibles de la prison à vie. (Thomas Escritt, Jean-Philippe Lefief pour le service français)