HELSINKI, 12 juin (Reuters) - Les inquiétudes sécuritaires soulevées par la Turquie dans son opposition aux demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan sont légitimes, a déclaré dimanche le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, lors d'une visite en Finlande.

"Ce sont des préoccupations légitimes. Il s'agit de terrorisme, il s'agit d'exportations d'armes", a déclaré Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse conjointe avec le président finlandais Sauli Niinisto, alors qu'il lui rendait visite dans sa résidence d'été à Naantali.

La Turquie s'est opposée le 13 mai à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan au motif que les deux pays abritent des personnes liées à des groupes qu'elle considère comme terroristes, dont le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et parce qu'ils ont interrompu les exportations d'armes vers la Turquie en 2019.

Le secrétaire général de l'Otan a déclaré que la Turquie était un allié clé en raison de son emplacement stratégique sur la mer Noire entre l'Europe et le Moyen-Orient, soulignant le soutien fourni par Ankara à l'Ukraine depuis que la Russie a envahi son voisin, le 24 février.

"Nous devons nous rappeler et comprendre qu'aucun allié de l'Otan n'a subi plus d'attaques terroristes que la Turquie", a ajouté Jens Stoltenberg en utilisant la prononciation turque du nom du pays, préférée par Ankara et le président Tayyip Erdogan.

Jens Stoltenberg et Sauli Niinisto ont déclaré que les pourparlers avec la Turquie se poursuivraient mais n'ont donné aucune indication de progrès dans les négociations.

"Le sommet de Madrid n'a jamais été une échéance", a également déclaré Stoltenberg, en référence à une réunion de l'Otan qui se tiendra à Madrid à la fin du mois de juin. (Reportage Anne Kauranen, version française Benjamin Mallet)