PARIS (Reuters) - La France soutient le principe d'un plafonnement du revenu des électriciens envisagé par la Commission européenne mais juge que le niveau du plafond retenu doit être différent selon les modes de production, a-t-on déclaré jeudi au ministère de la Transition énergétique.

L'exécutif européen propose d'appliquer un plafond de revenus de 200 euros par mégawattheure, une mesure qui concernerait toutes les capacités de production - en dehors des centrales à gaz - et vise à récupérer des fonds pour protéger les consommateurs dans un contexte de prix record alimentés par la baisse des flux de gaz russe vers l'Europe depuis l'invasion de l'Ukraine.

"Le fait d'avoir un plafond qui est le même pour toutes les technologies et pour tous les Etats membres nous laisse encore quelques questions", a-t-on déclaré au cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à la veille d'un Conseil européen extraordinaire sur l'énergie.

"On pense qu'au plan purement technique, la valeur générée par les actifs étant différente, il serait logique que le plafond soit à des niveaux différents", a-t-on ajouté au ministère, alors que la France prône de longue date une réforme du marché européen pour mieux prendre en compte les coûts de production de l'électricité nucléaire, très nettement inférieurs aux prix actuels.

Le cabinet de la ministre a également confirmé que la France soutenait le projet européen de plafonnement des prix du gaz russe acheminé par gazoducs, soulignant dans le même temps qu'un tel plafonnement serait difficilement applicable au gaz naturel liquéfié (GNL) et qu'il serait préférable de mettre en place des plates-formes d'achats communs entre pays européens dans ce domaine.

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Jean-Stéphane Brosse)