LAHORE, Pakistan, 29 juillet (Reuters) - La plus importante formation de l'opposition pakistanaise, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, a réclamé dimanche l'ouverture d'une enquête judiciaire ce qu'elle présente comme des fraudes lors des élections législatives qu'elle a perdues mercredi.

Le Mouvement du Pakistan pour la justice (Pakistan Tehreek-e Insaf, ou PTI) d'Imran Khan est arrivé en tête lors du scrutin du 25 juillet, reléguant la PML-N en deuxième position.

"Nous réclamons la constitution d'une commission judiciaire chargée d'enquêter sur les incidents qui sont survenus le 25 juillet", a déclaré à la presse à Lahore Khawaja Asif, l'un des dirigeants de la PML-N. "Nous allons publier un livre blanc sur les fraudes électorales et autres incidents", a-t-il ajouté.

"La PML-N ne considérera pas ces élections comme légitimes, et nous sommes prêts à nous battre aux côtés d'autres partis", a dit à la presse un autre haut dirigeant de ce parti, Mushadid Ullah Khan.

Le PTI a fait mieux que prévu avec 16,86 millions de voix, tandis que la PML-N en recueillait près de 13 millions. La formation d'Imran Khan, un ancien champion de cricket, a engagé samedi des consultations avec au moins un petit parti, le MQM, et des élus indépendants en vue de former une coalition de gouvernement s'appuyant sur une majorité au parlement.

Les observateurs de l'Union européenne se sont montrés critiques face au climat politique à l'approche du scrutin, déclarant que certains partis avaient été désavantagés. Les Etats-Unis ont émis des réserves analogues.

"Le Pakistan a connu les élections les plus litigieuses de son histoire", a dit aux journalistes Ahsan Iqbal, ancien ministre de l'Intérieur et l'un des dirigeants de la PML-N.

Nawaz Sharif a été hospitalisé dimanche à Islamabad, vraisemblablement pour des problèmes cardiaques, ont déclaré un responsable gouvernemental ainsi que son parti.

Nawaz Sharif et sa fille Maryam ont été arrêtés le 13 juillet, quelques minutes après avoir atterri en provenance de Grande-Bretagne. Ils rentraient au Pakistan dans l'espoir de relancer la PML-N en perte de vitesse dans la campagne électorale.

Un tribunal anticorruption l'avait condamné le 6 juillet à dix ans de prison tandis que sa fille, qui est son héritière politique, a écopé de sept ans, pour l'achat d'appartements de luxe à Londres durant les années 1990. (Mubasher Bukhari; Eric Faye pour le service français)