PARIS, 5 juillet (Reuters) - Emmanuel Macron, qui était resté pendant la campagne présidentielle relativement en retrait sur le dossier israélo-palestinien, a annoncé mercredi qu'il entendait participer aux efforts diplomatiques visant à raviver un processus de paix.

"Je veux rappeler à quel point la France est convaincue de la nécessité de relancer une dynamique forte, crédible et nous y jouerons notre rôle", a dit le chef de l'Etat à l'issue d'un entretien avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Paris.

Menées sous l'égide de Washington, les dernières négociations de paix directes entre Israël et l'Autorité palestinienne n'ont débouché sur aucun accord en avril 2014.

Sous la présidence de François Hollande, la France s'est activée en coulisses pour relancer les discussions. Paris a notamment accueilli au mois de juin 2016 puis en janvier 2017 une conférence internationale sur cette question.

"J'ai invité le président Macron à poursuivre ce rôle de la France, le rôle qu'elle joue seule et dans le cadre de l'Union européenne sur la base des recommandations de la conférence de janvier", a dit Mahmoud Abbas aux côtés du président français.

Cette conférence avait réaffirmé la solution à deux Etats et adressé une mise en garde aux deux parties contre l'adoption de mesures unilatérales susceptibles de peser sur cet objectif.

"La paix doit passer par la réalisation des droits légitimes des Palestiniens à disposer d'un Etat viable et indépendant conformément à la légalité internationale et elle passe aussi par la sécurité d'Israël à laquelle la France est indéfectiblement attachée", a souligné Emmanuel Macron.

Pour le chef de l'Etat, qui rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu le 16 juillet, la poursuite de la colonisation israélienne, "illégale au regard du droit international" envoie "un signal très négatif qui ne peut que nuire à la confiance nécessaire".

"La solution à deux Etats à laquelle il n'existe aucun alternative viable est aujourd'hui mise en péril sur le terrain mais peut-être encore davantage dans les esprits", a-t-il ajouté.

Lors d'une visite à Jérusalem fin mai, le président américain Donald Trump a réaffirmé sa détermination à tout faire pour parvenir à un accord de paix dans le conflit israélo-palestinien sans pour autant avancer de piste concrète.

Il n'a toutefois pas évoqué la solution à deux Etats - Israël et un Etat palestinien coexistant dans la paix et la stabilité -, l'objectif que recherche depuis plus de vingt ans la diplomatie américaine, ni sa promesse de campagne de déménager l'ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, comme l'espère Benjamin Netanyahu. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)