PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en léger repli lundi, la perspective d'une poursuite de la baisse à Wall Street semblant décourager toute velléité de rebond avant les réunions de plusieurs des principales banques centrales de la planète, Réserve fédérale américaine en tête.

Les contrats à terme sur indices, qui progressaient en tout début de journée, suggèrent désormais un recul de 0,28% pour le CAC 40 à Paris, de 0,17% pour le Dax à Francfort et de 0,17% pour l'EuroStoxx 50.

Les marchés britanniques resteront fermés, la journée étant fériée au Royaume-Uni à l'occasion des funérailles de la reine Elizabeth II.

L'indice large européen Stoxx 600 a perdu 2,89% la semaine dernière, sa pire performance hebdomadaire depuis la mi-juin, et le marché parisien a reculé de 2,17% face aux craintes de voir la hausse des taux d'intérêt et le ralentissement économique peser de plus en plus sur les résultats des sociétés cotées.

La Fed devrait annoncer mercredi une nouvelle forte hausse de taux pour tenter de juguler l'inflation, qui ne montre toujours pas de signes de ralentissement durable. Le marché intègre pour l'instant une probabilité de 81% d'une hausse de trois quarts de point du taux des "fed funds" mercredi, contre 19% pour celle d'un resserrement de 100 points de base, selon le baromètre FedWatch.

Après la décision de la banque centrale américaine, les marchés suivront jeudi les réunions des banques centrale japonaise, suisse et britannique.

La Banque du Japon devrait laisser sa politique monétaire inchangée alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipent une hausse de taux de 75 points de base pour la Banque nationale suisse comme pour la Banque d'Angleterre.

Or ce resserrement synchronisé s'opère dans un contexte de dégradation de la conjoncture économique, ce qui accroît la nervosité des investisseurs.

Ceux-ci prendront en outre connaissance vendredi des premiers résultats des enquêtes PMI de S&P Global sur l'évolution de l'activité dans l'industrie et les services depuis le début du mois.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, l'annulation par FedEx de ses prévisions financière annuelles ayant refroidi les ardeurs d'investisseurs déjà préoccupés par le rythme de la remontée des taux de la Réserve fédérale.

L'indice Dow Jones a cédé 0,45%, ou 139,4 points, à 30.822,42, le Standard & Poor's 500 a perdu 28,02 points, soit 0,72%, à 3.873,33 et le Nasdaq Composite a reculé de 103,95 points (-0,90%) à 11.448,40.

Tous trois sont ainsi revenus à des niveaux qu'ils n'avaient plus connus depuis la mi-juillet.

FedEx , a plongé de 21,40% après avoir annulé jeudi ses prévisions financières annuelles en expliquant que les résultats du premier trimestre de son exercice décalé avaient souffert de la faiblesse de ses volumes d'activité, qui s'est même accentuée en fin de période.Dans son sillage, ses concurrents UPS et XPO Logistics ont respectivement abandonné 4,48% et 4,67%.

Sur la semaine, le Dow Jones a perdu 4,14%, le S&P 500 4,77% et le Nasdaq 5,48%.

Les contrats à terme suggèrent pour l'instant une ouverture en baisse d'environ 0,2% pour le Dow Jones, 0,4% pour le S&P 500 et 0,7% pour le Nasdaq.

EN ASIE

Les marchés financiers sont restés fermés au Japon à l'occasion d'un jour férié dédié au respect des personnes âgées.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai cède 0,57% et le CSI 300 0,31%, tandis qu'à Hong Kong, le Hang Seng perd 1,33%, affaibli par le recul de Wall Street et par les propos du président américain, Joe Biden, sur le soutien américain à Taïwan en cas d'invasion chinoise.

CHANGES

Le dollar, qui reculait en tout début de journée, est reparti à la hausse face aux autres grandes devises (+0,26%). Il évolue environ 0,8% en dessous du plus haut de plus de 20 ans atteint le 7 septembre.

L'euro recule de 0,41% à 0,9974.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain ont fini en baisse vendredi, à 3,438% pour les titres à dix ans et 3,848% pour les bons à deux ans, le ralentissement économique traduit par l'avertissement de FedEx étant jugé susceptible de favoriser le ralentissement des prix, donc de faciliter la tâche de la Fed.

Sur le marché européen, le dix ans allemand est pratiquement inchangé dans les premiers échanges à 1,763 %.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est hésitant, tiraillé entre les craintes de dégradation de la demande et l'annonce d'un allègement des restrictions sanitaires à Chengdu, en Chine, qui pourrait la soutenir à court terme.

Le Brent abandonne 0,09% à 91,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,27% à 84,88 dollars.

(Rédigé par Marc Angrand)