ISLAMABAD, 11 janvier (Reuters) - Des représentants afghans, pakistanais, chinois et américains se réunissent lundi à Islamabad pour tenter de relancer le processus de paix en Afghanistan alors que Kaboul continue de combattre l'insurrection de taliban divisés par des querelles internes.

Sartaj Aziz, conseiller du Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, pour les Affaires étrangères, a expliqué que le principal objectif de ces discussions est de convaincre les taliban de revenir à la table des négociations et d'entamer une réflexion sur l'abandon de la violence.

"C'est la raison pour laquelle il est important de ne pas lier l'ouverture des négociations à de quelconques conditions préalables", a déclaré Sartaj Aziz. "Cela serait contre-productif, nous en avons la certitude."

"On ne peut pas menacer de lancer des opérations militaires à l'encontre de ceux qui ont des opinions divergentes avant d'inviter tout le monde à discuter."

Les taliban ont intensifié leurs opérations l'année dernière pour tenter de faire tomber le gouvernement de Kaboul, mis à mal depuis le départ de la majeure partie des troupes étrangères à la fin 2014.

Les attentats suicide dans la capitale afghane et les pertes territoriales importantes dans la province méridionale du Helmand enregistrées l'an passé ont souligné à quel point le pays était loin de la paix.

Ce fragile processus de paix a été interrompu l'année dernière par l'annonce de la mort deux ans plus tôt du fondateur des taliban, le mollah Omar. La nouvelle a plongé le mouvement des "étudiants en religion" dans des luttes internes avec pour enjeu le successeur du défunt chef.

Les taliban sont partagés sur la question de savoir s'ils participeront ou non à d'éventuelles futures négociations de paix. Certains éléments ont laissé entendre qu'ils pourraient envoyer des négociateurs, à un certain stade, mais d'autres factions sont hostiles à toute forme de négociation avec Kaboul. (Asad Hashim et Tommy Wilkes,; Nicolas Delame et Eric Faye pour le service français)