* Visite en Corrèze dominée par la situation en Afrique

* Le président français dit comprendre les choix des Algériens

* La France "n'est pas seule" au Mali, dit Hollande (Actualisé avec autres citations, détails)

par Elizabeth Pineau

TULLE, 19 janvier (Reuters) - François Hollande a jugé samedi "adaptée" l'intervention des autorités algériennes visant à mettre fin à une prise d'otages dans le sud-est de l'Algérie, un épisode sanglant qui justifie selon lui l'action de la France "contre le terrorisme" au Mali.

La situation africaine a dominé la courte visite du chef de l'Etat en Corrèze, où il est intervenu à plusieurs reprises et où il a rencontré des militaires du 126e régiment d'infanterie de Brive-la-Gaillarde, en partance pour l'Afrique.

La journée a été rythmée par des informations incomplètes sur "l'assaut final", selon la formule de l'agence de presse algérienne APS, lancé par les forces spéciales algériennes contre les islamistes retranchés sur le site de Tiguentourine, théâtre d'une prise d'otages depuis mercredi.

Des captifs, dont un Français et plusieurs autres occidentaux, ont été tués, ainsi que des ravisseurs. (voir )

Plusieurs capitales, dont Londres et Tokyo, ont regretté de ne pas avoir été prévenues par les autorités algériennes de leur intention d'intervenir.

François Hollande a quant à lui affirmé faire confiance aux Algériens dans ces circonstances.

"Nous n'avons pas encore tous les éléments mais quand il y a une prise d'otages avec autant de personnes concernées, et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner - ce qu'ils ont fait - leurs otages, un pays comme l'Algérie a les réponses qui paraissent, à mes yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de négociation", a dit le président français à des journalistes à la préfecture de Tulle.

"Tout le monde a accablé l'Algérie mais les Algériens sont souverains chez eux", faisait-on remarquer dans l'entourage du président. "La France est consciente de ce que cette prise d'otages représente pour l'Algérie, un pays qui a connu le terrorisme."

"LE TEMPS NÉCESSAIRE" AU MALI

Le président avait évoqué plus tôt le flou qui entourait les informations provenant du Sud algérien.

"Je sais que des otages sont morts, qu'ils ont été lâchement assassinés", a-t-il déclaré.

"S'il y avait besoin de justifier l'action que nous engageons contre le terrorisme, nous aurions là, encore, un argument supplémentaire", a-t-il ajouté.

François Hollande recevra dimanche les familles des sept otages encore retenus au Sahel, pour certains depuis plus de deux ans et demi.

Au huitième jour de l'opération "Serval", le chef de l'Etat a indiqué que l'intervention armée au Mali durerait "le temps nécessaire pour que le terrorisme soit vaincu dans cette partie-là de l'Afrique".

Le terrorisme au Sahel "prend des formes de plus en plus redoutables" et ses acteurs "ne connaissent pas de frontières : Mali, Niger, Libye, voire sud-algérien", a-t-il souligné devant les militaires du régiment de Brive.

François Hollande a salué la mémoire de trois militaires de Nîmes tués dans un accident de la route alors qu'ils se rendaient à Clermont-Ferrand pour partir au Mali.

"La France n'est pas seule, appuyée par les pays européens qui nous apportent de l'aide sous toutes ses formes", a-t-il répondu à ceux qui regrettent l'absence d'engagement d'autres puissances occidentales au Mali.

"Ensuite parce que nous travaillons avec les pays africains qui eux-mêmes vont former l'essentiel de la force internationale (qui) va se déployer dans les meilleurs délais." (avec Jean-Baptiste Vey à Paris)