par Christiaan Hetzner et Soyoung Kim

Les constructeurs concentrent à présent leurs efforts sur leurs nouveaux modèles électriques ou hybrides qui, espèrent-ils, les aideront à surmonter la baisse annoncée des aides publiques de type "primes à la casse".

Les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 3,0% le mois dernier, a indiqué mardi matin l'ACEA, qui souligne toutefois que la tendance est surtout alimentée par les primes à la casse lancées dans plusieurs pays, dont le retrait annoncé inquiète le secteur.

La reprise amorcée en juin dans les ventes de voitures suivait quatorze mois de repli. Elles restent toutefois en recul de 8% sur les huit premiers mois de 2009.

La plupart des constructeurs prévoient désormais que la reprise aura lieu à partir de 2010, vraisemblablement au second semestre.

Le Français PSA prévoit ainsi que ses ventes ralentiront moins vite en 2010, avec une baisse limitée à 9%, avant de repartir à la hausse au second semestre, a indiqué le directeur des marques Peugeot et Citroën Jean-Marc Gales.

Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, a exprimé une opinion similaire. "Je pense que l'année se terminera sur le marché européen avec une baisse d'environ 10%, peut-être un peu inférieure. Cela dénote donc un léger mieux par rapport à ce que nous avons dit en juillet (-12%)", a-t-il déclaré au premier jour du salon.

On affichait également plus de sérénité chez Renault, dont le PDG Carlos Ghosn a salué une année 2009 supérieure aux attentes.

"2009 est un peu meilleure que nous l'espérions", s'est-il félicité. "A l'échelle mondiale, le marché devrait ressembler à peu près à ce qu'il a été en 2009, avec d'importantes disparités géographiques".

VIRAGE ÉLECTRIQUE

L'optimisme de mise chez les constructeurs français s'explique en partie par le fait qu'aucune date de fin du schéma de prime à la casse n'a pour l'heure été annoncée. Ce n'est pas le cas de l'Allemagne par exemple, où les fonds alloués par le gouvernement ont déjà été épuisés.

Cela n'empêche pas le premier constructeur européen Volkswagen de constater des premiers signes de reprise, tout en reconnaissant que la crise du secteur n'est pas encore achevée.

"La profonde crise de l'industrie automobile n'est pas encore terminée, mais de plus en plus de signes montrent que nous avons touché le fond. Le secteur peut se montrer raisonnablement optimiste", déclarait lundi soir Martin Winterkorn, président du directoire du géant allemand.

Le numéro un mondial, le japonais Toyota, était nettement moins rassuré quant aux perspectives à court terme. Lundi soir, à la veille de l'ouverture du salon, le président de la filiale européenne du groupe estimait que les ventes du secteur automobile seraient en 2010 au mieux similaires à celles de 2009, voire inférieures. "La question est de savoir quand la demande reviendra. Nous ne sommes pas du tout optimistes", lâchait Tadashi Arashima.

L'Allemand Opel abordait lui le salon moins d'une semaine après l'annonce de sa reprise par l'équipementier Magna International, dans un contexte d'inquiétude pour les emplois face à la restructuration annoncée.

Le constructeur tenait donc à rassurer sur son avenir grâce à la présentation de deux modèles phares: la nouvelle Astra, qui prolonge la gamme à succès d'Opel, ainsi que l'Ampera, nouveau véhicule électrique développé à partir de la Chevrolet Volt hybride de General Motors, encore maison-mère de l'Allemand.

De son côté Renault va dévoiler quatre concepts cars électriques et Hyundai son concept hybride IX Metro et l'électrique i10.

Après les deux journées ouvertes à la presse mardi et mercredi, le salon de l'automobile ouvrira ses portes au public jeudi.

Avec Edward Taylor, Jo Winterbottom, Helen Massy-Beresford, Angelika Gruber et Arno Schütze, version française Gregory Schwartz