L'APD globale nette des remboursements de prêts a atteint 142,6 milliards d'euros, soit 8,9% de plus qu'en 2015 en tenant compte des taux de change et de l'inflation.

La seule aide consacrée à la prise en charge des réfugiés dans les pays donateurs a bondi de 27,5% en termes réels pour s'élever à 15,4 milliards de dollars, soit 10,8% de l'APD totale contre 9,2% en 2015.

Dans quatre pays, elle a même dépassé 20% de l'aide publique au développement : Allemagne (25,2%), Autriche (37,7%), Grèce (22,3%) et Italie (34,3%).

S'agissant de l'aide totale, elle a représenté l'an passé 0,32% du revenu national brut (RNB) des pays du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, soit 0,02 point de plus qu'en 2015 mais bien loin encore de l'objectif de 0,7% retenu par les Nations Unies.

La Norvège (1,11%, soit +0,06 point) et le Luxembourg (1,00%, +0,05 point) sont les plus généreux en proportion de leur richesse nationale, devant la Suède (0,94%, -0,46 point, reléguée à la troisième place du fait d'une baisse des coûts d'accueil des réfugiés et surtout au paiement par anticipation, en 2015, de versements à des organisations multilatérales.

Viennent ensuite le Danemark (0,75%, -0,1 point) et deux autres pays tout juste sur le seuil de 0,7% : le Royaume-Uni (stable) et l'Allemagne (+0,18 point).

L'aide publique de la France a bien progressé de 4,6% mais ne représente toujours que 0,38% de son RNB (+0,01 point), largement en dessous de son plus haut de 0,45% touché en 2010.

Le petit rebond (+4%) de l'aide bilatérale aux pays les moins avancés constaté en 2015 après plusieurs années de baisse a fait long feu : elle a diminué l'an passé de 3,9% à 24 milliards de dollars.

"Alors que les pouvoirs publics méritent les félicitations pour soutenir l’investissement dans le développement en cette période difficile, il est inacceptable – une fois encore – que l’aide aux pays les plus pauvres soit en régression", a déploré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.

"Les signes récents donnés par certains pays donateurs concernant les niveaux de l’aide future constituent une source supplémentaire de préoccupation", a-t-il ajouté en invitant les principales nations donatrices qui se sont engagées à recentrer leurs efforts sur les pays les moins développés à traduire leurs engagements en actes.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)