"L'incertitude croissante entourant la vigueur de la reprise économique mondiale, et celle des Etats-Unis en particulier, rend plus difficile la normalisation de l'inflation et du chômage dans la zone euro", a dit Constancio, lors d'une conférence tenue à Cernobbio, en Italie.

"La forte phase de reflation mondiale qui semblait probable en début d'année ne s'est pas concrétisée", a poursuivi Constancio. "De ce fait, la tâche de normalisation de l'inflation et du chômage à des niveaux acceptables reste difficile".

Constancio a toutefois constaté que la reprise économique cyclique de la zone euro devenait de plus en plus ample et vigoureuse, reposant à présent sur des fondations plus solides, et que l'union monétaire était devenue plus résistante aux chocs.

Ewald Nowotny, le gouverneur de la banque centrale d'Autriche et siégeant à ce titre au Conseil des gouverneurs de la BCE, a dit lui que l'institut d'émission n'avait guère de possibilités de relever les taux d'intérêt tant que l'inflation était aussi basse.

L'inflation de la zone euro était de 1,5% en août mais on pense qu'elle restera encore plusieurs années en deçà de l'objectif de la BCE, qui est d'un petit peu moins de 2%.

"Tant que nous avons des taux d'inflation bas (...) je ne vois aucune perspective de taux d'intérêt plus haut", a-t-il déclaré à Alpbach, en Autriche.

Nowotny a également dit que la BCE discuterait de la manière d'effectuer un retrait prudent de son programme de rachat d'actifs.

"Il ne s'agit pas de freiner (le programme) brutallement", a-t-il observé. "Il s'agit de lancer une normalisation avec précaution; c'est là le sujet d'une discussion sensée".

Quant à la hausse de 13% de l'euro face au dollar cettre année, Nowotny a dit: "Il ne faut ni extrapoler ni dramatiser cette évolution".

(Balazs Koranyi et Kirsti Knolle, Wilfrid Exbrayat pour le service français)