par Nidal al-Mughrabi, Bassam Masoud et Emily Rose

LE CAIRE/GAZA/JÉRUSALEM, 25 décembre (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis lundi de poursuivre la lutte contre les combattants du Hamas, alors que, selon les autorités sanitaires palestiniennes, plus de 100 personnes ont été tuées au cours de la nuit par des frappes aériennes israéliennes.

Benjamin Netanyahu s'est rendu auprès des troupes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza, quelques heures après l'une des nuits les plus meurtrières du conflit.

Israël subit des pressions de la part de son allié le plus proche, les Etats-Unis, pour passer à une phase offensive de moindre intensité et réduire le nombre de victimes civiles.

Benjamin Netanyahu a toutefois dit aux membres de son parti, le Likoud, que la guerre était loin d'être terminée, rejettant ce qu'il a estimé être des spéculations de la part des médias selon lesquelles son gouvernement pourrait décider d'interrompre les combats.

Il a déclaré qu'Israël ne parviendrait pas à libérer les otages restants sans exercer une pression militaire.

"Nous ne nous arrêterons pas. La guerre se poursuivra jusqu'à la fin, jusqu'à ce que nous la terminions, pas moins", a dit Benjamin Netanyahu lors de son déplacement à Gaza.

Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a indiqué qu'au moins 70 personnes ont été tuées lors d'une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.

Ibrahim Youssef a déclaré que sa femme et ses quatre enfants, dont un bébé de quatre mois, étaient coincés sous les décombres de la maison où ils se trouvaient à Maghazi.

"Qu'avaient-ils fait de mal? a-t-il demandé. "Y avait-il des résistants ici?"

Les frappes, qui ont commencé quelques heures avant minuit, se sont poursuivies lundi. Les médias palestiniens ont indiqué qu'Israël avait intensifié ses bombardements dans le centre de la bande de Gaza.

Des responsables de la santé ont déclaré que huit personnes avaient été tuées lorsque des avions et des chars israéliens ont mené des frappes contre des maisons et des routes dans les localités Boureij et Nousseirat.

Les services d'urgence ont dit qu'une frappe aérienne israélienne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avait fait 23 morts.

L'armée israélienne a indiqué qu'elle étudiait un rapport sur un incident survenu à Maghazi et qu'elle s'engageait à minimiser les souffrances des civils.

Israël affirme que le Hamas opère dans des zones densément peuplées et utilise des civils comme boucliers humains, ce que le groupe palestinien nie.

ANNULATION DES CÉLÉBRATIONS À BETHLÉEM

Les célébrations ont été annulées à Bethléem, ville de Cisjordanie occupée où la tradition chrétienne veut que Jésus soit né dans une étable il y a 2.000 ans.

Les chrétiens palestiniens ont organisé une veillée de Noël aux chandelles à Bethléem, chantant des hymnes et récitant des prières appelant à la paix dans la bande de Gaza.

Aucun arbre de Noël n'a été érigé sur la place de la Nativité. Dans les églises, les personnages de la Nativité ont été placées parmi les décombres et les barbelés en signe de solidarité avec la population de Gaza.

Le pape François a déploré que le message de paix de Jésus soit noyé dans la "logique futile de la guerre" sur la terre même où il est né.

Dans son discours "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) pour Noël, le souverain pontife a également qualifié d'"abominable" l'attaque du 7 octobre contre Israël et lancé un nouvel appel à la libération d'une centaine d'otages détenus à Gaza.

FRAPPE EN SYRIE

Trois sources de sécurité ont déclaré qu'une frappe aérienne israélienne à l'extérieur de la capitale syrienne, Damas, avait tué lundi un conseiller des Gardiens de la révolution iranienne.

Les sources ont déclaré à Reuters que le conseiller, connu sous le nom de Sayyed Razi Mousavi, était responsable de la coordination de l'alliance militaire entre la Syrie et l'Iran.

Dans une déclaration lue à la télévision officielle iranienne, les Gardiens de la révolution, force d'élite iranienne, ont déclaré qu'Israël "paiera pour ce crime".

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Bassam Masoud à Gaza, Dan Williams in Jérusalem, avec la contribution de Philip Pullella à Rome, Nafisa Eltahir au Caire et Trevor Hunnicutt à Washington, rédigé par Michael Georgy, Hugh Lawson and Matt Spetalnick; version française Camille Raynaud)