par Richard Cowan et Mark Felsenthal

WASHINGTON, 28 décembre (Reuters) - Le président américain Barack Obama et les élus du Congrès se lancent dans une dernière tentative de négociations afin de trouver un accord pour éviter le 'mur budgétaire', à quelques jours de la date butoir du 31 décembre.

Faute d'accord avant le 1er janvier, ce sont 600 milliards de dollars (450 milliards d'euros) de coupes budgétaires et de hausses d'impôts qui doivent s'appliquer automatiquement, ce qui pourrait replonger les Etats-Unis dans la récession.

Première étape de ces négociations de la dernière chance: Barack Obama et le vice-président Joe Biden, s'entretiendront vendredi avec les quatre représentants des élus du Congrès.

Le leader de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, le dirigeant de l'opposition à la chambre haute, Mitch McConnell, le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, et Nancy Pelosi, leader de l'opposition à la chambre basse, sont attendus à cette réunion qui doit débuter à 20H00 GMT à la Maison blanche.

La Chambre des représentants se réunira ensuite dimanche à 23h30 GMT, à la veille de la date butoir. (Voir(ID:nL5E8NR9NA])

La session parlementaire, qui s'est achevée il y a une semaine à la Chambre, pourrait même être prolongée jusqu'au 2 janvier, dernier jour de l'actuelle législature, selon Eric Cantor, chef de file républicain à la Chambre.

L'une des composantes du mur budgétaire, qui prévoit une réduction de 109 milliards de dollars du budget de la défense et de projets de politique intérieure, doit entrer en vigueur à cette date.

Mitch McConnell, a jugé qu'il était encore temps d'échapper à la "crise économique entièrement évitable" qui se profile.

Dans un entretien accordé par téléphone après la conférence téléphonique organisé jeudi avec la base du mouvement du Grand Old Party, le républicain Jeff Flake a quant à lui déclaré que les membres de l'opposition étaient résignés à accepter une hausse de l'impôt sur le revenu, sans toutefois préciser de plafond. (Voir )

DIVERGENCES

Barack Obama a proposé de geler les hausses d'impôts qui doivent s'appliquer le 1er janvier, hormis pour les ménages dont les revenus sont supérieurs à 250.000 dollars par an, alors que les républicains se sont jusqu'ici opposés à toute hausse de l'impôt sur le revenu, quelle que soit la tranche concernée.

Mais si démocrates et républicains semblent redoubler d'efforts pour tenter de trouver une issue au problème, leurs divergences restent profondes.

Outre la hausse de l'impôt sur le revenu au delà d'un certain plafond, le président américain prône la prolongation des indemnités des chômeurs en fin de droit.

Et le camp conservateur n'est pas prêt à donner carte blanche aux démocrates "simplement parce que nous sommes au pied du mur", a souligné Mitch McConnell.

Négociations acharnées ou stratégie de communication pour se dédouaner d'un éventuel échec des négociations, les quelques jours à venir s'annoncent agités aux États-Unis, avec la perspective de la conclusion d'un accord sur le fil, la veille du nouvel an.

L'urgence de la situation n'est cependant peut-être pas incontournable.

"Cette date limite du 1er janvier est quelque peu artificielle. Nous pouvons tout faire de manière rétroactive. Nous devons faire les choses bien, pas les faire rapidement", commente l'élu républicain Andy Harris.

Pour éviter le défaut de la dette américaine, qui atteint quelque 16.000 milliards de dollars (12.000 milliards d'euros), si la crise budgétaire persiste, le département du Trésor a par ailleurs annoncé des mesures essentiellement destinées à gagner un peu de temps pour permettre au Congrès de se mettre d'accord et d'augmenter le plafond de la dette. (Voir ) (David Lawder, Fred Barbash, David Gaffen à New York; Agathe Machecourt et Jean-Philippe Lefief pour le service français)