Oslo (awp/afp) - Le numéro un mondial du saumon d'élevage, le norvégien Mowi, a présenté mercredi des résultats annuels record, tirés par des volumes et des prix élevés, mais a répété ses inquiétudes concernant une taxe en gestation en Norvège.

Le groupe basé à Bergen, sur la côte ouest du pays scandinave, a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 755,4 millions d'euros, en hausse de 27% par rapport à 2021.

Jalon historique pour lui, son résultat d'exploitation a, pour la première fois, dépassé le seul de 1 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires également au sommet, à 4,9 milliards.

C'est la conséquence de prix et de volumes élevés, notamment du fait de la réouverture des restaurants et des traiteurs après les restrictions liées à la pandémie de Covid un peu partout dans le monde.

En 2022, Mowi a produit 463.635 tonnes de saumon, dépassant légèrement ses propres prévisions (460.000 tonnes) et flirtant avec le record de 2021 (465.600 tonnes).

Soutenus par une forte demande et une offre contrainte, les prix ont quant à eux augmenté, notamment en fin d'année, période de fêtes.

Pour l'année en cours, Mowi s'attend à pulvériser son record de production, tablant sur un volume de 484'000 tonnes grâce en partie à l'intégration du groupe islandais Arctic Fish, récemment acquis.

Mowi élève l'essentiel de son saumon dans des fermes aquacoles baignant dans les fjords de Norvège mais dispose aussi d'actifs au Chili, au Canada, en Ecosse, en Irlande, en Islande et aux îles Féroé.

Principale ombre au tableau, le groupe contrôlé par le multimilliardaire John Fredriksen s'agace d'une nouvelle taxe en chantier en Norvège, qui risque d'accroître fortement la pression fiscale.

En septembre dernier, le gouvernement norvégien a présenté un projet de taxe sur les rentes de ressources pour les fermes aquacoles et les producteurs d'énergie éolienne, au motif que ceux-ci utilisent des espaces publics pour leur exploitation. Ses modalités devraient être connues d'ici l'été.

"La proposition (...) d'un niveau d'imposition effectif de 62% pour l'industrie norvégienne de la salmoniculture (contre 22% actuellement, ndlr) sapera complètement les perspectives de croissance future de l'industrie la plus importante du littoral norvégien", a averti le directeur général de Mowi, Ivan Vindheim.

"J'espère sincèrement que le gouvernement et le Parlement écouteront l'industrie et les communautés côtières et choisiront un taux d'imposition différent et un modèle fiscal moins dévastateur", a-t-il dit mercredi, notant que le secteur faisait vivre 60'000 employés sur le littoral du pays.

En milieu de matinée, l'action reculait de 1,02% à la Bourse d'Oslo.

afp/ol