BERLIN, 10 septembre (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel se dit prête à participer à une initiative diplomatique en vue de mettre un terme au programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord et suggère le modèle des discussions sur le nucléaire iranien, dans une interview au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

"Si notre participation à des discussions est désirée, je dirais oui immédiatement", déclare Angela Merkel dans l'entretien publié dimanche.

La dirigeante allemande évoque les négociations ardues qui ont abouti en 2015 à un accord entre Téhéran et les grandes puissances, sur la limitation du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales.

A l'époque, Berlin avait participé aux discussions au côté des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Il s'agissait d'"un temps diplomatique long mais important", estime la chancelière allemande, qui salue l'"heureuse issue" de l'entrée en vigueur de l'accord l'année dernière.

"Je pourrais imaginer qu'un tel format soit utilisé pour mettre fin au conflit nord-coréen. L'Europe et l'Allemagne en particulier devraient être prêtes à jouer un rôle actif dans cela", ajoute-elle.

La solution diplomatique est la seule possible aux tensions dans la péninsule, poursuit-elle: "Une nouvelle course aux armements débutant dans la région ne serait dans l'intérêt de personne", déclare-t-elle. L'Europe doit rester unie pour trouver cette solution et "faire tout ce qui peut être fait en terme de sanctions", dit-elle encore.

Le régime de Pyongyang a multiplié ces derniers mois les essais balistiques et nucléaires au mépris des sanctions de la communauté internationale. Les Etats-Unis prévoient de convoquer un vote lundi au Conseil de sécurité des Nations unies sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang.

Angela Merkel s'est entretenue du dossier nord-coréen avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre japonais Shinzo Abe la semaine dernière. Selon le journal, elle s'entretiendra lundi avec le président russe Vladimir Poutine.

(Michelle Martin, Julie Carriat pour le service français)