Les marchés asiatiques ont pensé se prélasser dans l'éclat des données PMI de mercredi en provenance de Chine, et de la région en général. Taïwan, la Thaïlande et le Vietnam ont tous bénéficié d'une reprise de l'activité, tandis que l'indice PMI manufacturier mondial de JPMorgan a augmenté de près de 2 points pour atteindre un sommet de 50,8 sur huit mois.

L'ambiance pleine d'espoir n'a toutefois pas pu survivre au "Master Plan" d'Elon Musk. Il semble que sa diffusion en direct sur YouTube, d'une durée de trois heures, ait fait la part belle aux robots et au sauvetage de la planète, mais qu'elle ait été courte en ce qui concerne les nouveaux véhicules, en particulier le petit véhicule électrique abordable tant attendu.

Les actions de Tesla ont dûment chuté de 5,6 % après la cloche, effaçant environ 36 milliards de dollars de valeur boursière, et entraînant les futures du Nasdaq en baisse de 0,5 % dans les heures asiatiques.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, les rendements du Trésor à 10 ans ont encore augmenté pour atteindre un sommet de 4,018 % sur quatre mois, tandis que les rendements à deux ans ont atteint leur plus haut niveau depuis 2007 à 4,921 %.

Les investisseurs souffrent encore d'un pic de la composante des prix payés de l'enquête ISM sur l'industrie manufacturière à 51,3, le plus haut en cinq mois et bien au-dessus de son creux de 39,4 en décembre.

Les fonds fédéraux ont alors pris en compte une chance sur trois que la Réserve fédérale augmente ses taux de 50 points de base le 22 mars. Les marchés penchent désormais vers un pic de 5,50 à 5,75 %, contre 5,0 % il y a tout juste un mois.

Les contrats à terme ont aussi maintenant retiré plus de 100 points de base de réduction des taux en 2024, un revirement remarquable pour un mois.

Et ils ne sont guère les seuls. À la mi-janvier, les contrats à terme Euribor laissaient entendre que les taux de la BCE termineraient l'année 2024 à 2,4 %. Maintenant, c'est 3,4 %. Les marchés s'attendent à une hausse de 50 points de base le 16 mars, avec même une chance non négligeable de 75 points de base, et flirtent avec une autre hausse de 50 points de base en mai.

Cela laisse beaucoup de place aux chiffres de l'inflation européenne (IPCH) pour le mois de février, qui seront publiés jeudi. Les prévisions médianes tablent sur un chiffre annuel de 8,2 %, mais les risques sont à la hausse après les surprises de la France, de l'Espagne et de l'Allemagne.

On parle même de 8,5 % ou plus, un résultat qui secouerait vraiment le monde des obligations.

Principaux développements qui pourraient influencer les marchés jeudi :

- La présidente de la BCE, Christine Lagarde, participe à une interview à la télévision espagnole sur l'inflation et les taux à 0755 GMT.

- L'économiste en chef de la Banque d'Angleterre, Huw Pill, s'exprime sur les perspectives économiques à 15h00 GMT.

- Données flash de l'UE sur l'inflation et le chômage, ainsi que le procès-verbal de la dernière réunion de politique générale de la BCE

- Le gouverneur de la Fed Christopher Waller et le président de la Fed Bank of Minneapolis Neel Kashkari s'expriment, le marché étant susceptible de prêter une attention particulière au premier.

- Données américaines sur les inscriptions hebdomadaires au chômage et les ventes de voitures, avec un risque que ces dernières montrent un repli après un mois de janvier exceptionnel.