CARACAS, 8 avril (Reuters) - Des milliers de Vénézuéliens ont défilé dans les rues de la capitale, Caracas, et de plusieurs autres villes, samedi, pour dénoncer la mise à l'écart de la vie politique du chef de file de l'opposition Henrique Capriles.

Portant pour certains des pancartes "Non à la dictature" ou "Capriles président", les manifestants ont participé aux premières marches d'ampleur contre le président Nicolas Maduro depuis 2014.

Comme lors de récents appels à manifester, les autorités avaient fermé les stations de métro du centre de Caracas et établi des postes de contrôle routier sur les principaux axes menant à la capitale pour empêcher un afflux de protestataires.

"Le gouvernement a peur. S'il n'avait pas peur, il ne bloquerait pas les rues, il n'aurait pas écarté Capriles", a déclaré Gikeissy Diaz, une avocate de 27 ans, selon laquelle la moitié de sa promotion a préféré quitter le pays plongé dans une grave crise économique par la chute des prix du pétrole.

Henrique Capriles, considéré comme le principal rival de Nicolas Maduro en vue de l'élection présidentielle prévue en 2018, s'est vu interdire vendredi toute activité politique pendant 15 ans en raison d'"irrégularités" dans la gestion de fonds publics.

Les opposants, épuisés par des années de vaine contestation contre le pouvoir socialiste et qui ont échoué à organiser l'an dernier un référendum pour destituer le chef de l'Etat, ont dénoncé une décision arbitraire.

(Alexandra Ulmer et Girish Gupta; Tangi Salaün pour le service français) )