FERGUSON, Missouri, 12 octobre (Reuters) - Des milliers de personnes ont défilé samedi contre les violences policières à St. Louis, dans le Missouri, à l'occasion d'un week-end d'hommage à Michael Brown, adolescent noir dont le meurtre en août par un policier blanc avait déclenché plusieurs jours d'émeutes.

A Ferguson, une ville de la banlieue de St. Louis où l'adolescent est mort, ils étaient quelque 300 réunis derrière sa mère à l'appel de l'association "Hands Up Unite", fondée à la suite de la mort de Michael Brown.

Le cortège s'est ébranlé depuis un mémorial improvisé sur les lieux de sa mort. Aucune présence policière n'était visible.

L'adolescent de 18 ans a été tué le 9 août par un policier blanc, Darren Wilson. Sa mort a provoqué plusieurs jours de tensions et d'émeutes à Ferguson et a relancé le débat sur les droits civiques et les relations raciales aux Etats-Unis.

"Cela ne cessera pas tant qu'il n'y aura pas de changement dans les relations entre la police et les jeunes Noirs", a déclaré Tory Russell, l'un des fondateurs de "Hands Up Unite".

Les images en provenance de Ferguson au plus fort des confrontations entre policiers et manifestants ont aussi illustré la militarisation de la police américaine, qui a bénéficié d'un programme de redistribution d'équipements militaires excédentaires mis en place par le Pentagone dans les années 1990.

Samedi matin, de nombreux manifestants s'étaient rendus à Shaw, un quartier de St. Louis où un jeune homme de 18 ans, Vonderrit Myers Jr, a été tué mercredi dernier par un policier blanc.

Au moment des faits, le policier n'était pas en service et travaillait pour une société privée de sécurité. Selon un communiqué de la police, Myers, alors qu'il était poursuivi par le policier, aurait sorti une arme. Le policier aurait riposté en tirant plusieurs fois, blessant Vonderrit Myers mortellement. Selon les proches de l'adolescent, celui-ci n'avait pas d'arme.

Le maire de Ferguson, James Knowles, a dit ne pas exclure des violences durant les manifestations du week-end, qui se termineront par des actions de "désobéissance civile" lundi. Mais aucun incident n'a été signalé. (Kenny Bahr et Fiona Ortiz; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)