PARIS, 28 janvier (Reuters) - L'intervention militaire au Mali n'a pas donné lieu à des exactions, a assuré lundi François Hollande, alors que des organisations non gouvernementales ont fait état de possibles d'exécutions sommaires par l'armée malienne.

Deux semaines et demie après le début de l'opération Serval, le président français s'est félicité du succès de cette intervention qui a, selon lui, réussi à "protéger les populations civiles de toutes les exactions".

"J'avais donné comme instruction de tout faire avec les autorités maliennes et les forces armées africaines, ce qui a été scrupuleusement respecté", s'est félicité le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre polonais, Donald Tusk.

"La meilleure preuve c'est que les images que les télévisions peuvent renvoyer lors de la libération des villes sont des images de liesse pour l'accueil de nos soldats et de l'armée malienne", a-t-il ajouté.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a fait part le 19 janvier d'informations concernant de graves exactions, dont des meurtres, commises par les forces de sécurité maliennes à l'encontre de civils dans la localité de Niono, dans le centre du pays.

D'après HRW, les Touareg et les Arabes, deux communautés assimilées aux insurgés qui contrôlent le Nord du Mali, sont tout particulièrement visés.

Dans une lettre ouverte à François Hollande le 21 janvier, HRW a mis en garde contre les risques de représailles arbitraires lors de la reconquête du pays par l'armée malienne.

"Nous nous sentons (...) dans le devoir de vous prévenir que lorsque l'armée malienne regagnera le contrôle du territoire au Nord, si tel est le cas, des représailles et des assassinats généralisés à l'encontre des civils perçus comme étant opposés au gouvernement risquent d'avoir lieu", alertait l'organisation.

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a aussi recensé des cas possibles d'exécutions sommaires et fait part de ses craintes pour la suite du conflit.

"Alors que la reconquête du Nord du pays est en bonne voie, la FIDH s'inquiète des risques de dérapages, de représailles et des actes de vengeance contre les populations civiles de la part des militaires, mais aussi entre populations civiles", écrit l'ONG sur son site internet. (Julien Ponthus, édité par Elizabeth Pineau)