* Les 435 sièges de la Chambre des représentants et 35 des 100 sièges du Sénat sont en jeu

* Au terme d'une campagne qui a galvanisé les deux camps, la participation devrait être très forte

* Les élections ont tourné au référendum pro- ou anti-Trump

* Présentation des Midterms en PDF: https://bit.ly/2D7Gbmk (Actualisé avec fermeture des premiers bureaux de vote)

WASHINGTON, 7 novembre (Reuters) - Les élections de mi-mandat auxquelles sont conviés les Américains ce mardi se sont transformées en une consultation nationale sur le style et la gouvernance de Donald Trump, qui a exploité les divisions partisanes pour mobiliser sa base avec l'espoir de conserver une majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès.

Depuis le début de l'été, les projections électorales tablent sur une victoire des démocrates à la Chambre des représentants et un maintien, voire un renforcement, de la majorité républicaine au Sénat.

Pour faire basculer la Chambre des représentants, dont les 435 sièges sont en jeu, le Parti démocrate a besoin de ravir à ses adversaires 23 sièges en plus de ceux qu'il possède dans la chambre sortante. S'il y parvient, il pourra gêner la fin du mandat présidentiel de Donald Trump. Il lui sera notamment possible de relancer diverses commissions d'enquête, et appuyer notamment l'enquête russe que mène le procureur spécial Robert Mueller.

Au Sénat, où 35 des 100 sièges sont à renouveler, l'élection est structurellement favorable aux républicains, qui n'ont que neuf sièges à défendre contre 26 pour les démocrates, dont dix dans des Etats remportés par Trump il y a deux ans.

Dans le Sénat sortant, les républicains contrôlent 51 des 100 sièges. Le Parti démocrate doit donc émerger de ces élections avec un gain net de deux sièges, un objectif qui semble difficilement atteignable.

Les sièges de gouverneur dans 36 Etats sont également en jeu, de même que des assemblées locales en plus de divers référendums.

FORTE MOBILISATION

Sondeurs et analystes se montrent d'une extrême prudence depuis la présidentielle de 2016 qui a vu Donald Trump défier tous les pronostics et l'emporter face à Hillary Clinton à qui la victoire semblait promise.

La seule certitude, avant cette journée de vote, est que la mobilisation des deux camps est sans précédent pour des élections qui d'ordinaire sont marquées par une relative indifférence et une faible participation.

Les votes par anticipation et les sommes d'argent dépensées ont atteint des records sans qu'il soit possible de dire si cela peut jouer en faveur des démocrates ou des républicains.

En 2014, lors des précédentes midterms, sous le second mandat de Barack Obama, la participation avait atteint à peine 42% des inscrits, soit le taux le plus bas depuis 1964 au moins, selon les données de l'US Census Bureau, le bureau national du recensement.

Elle pourrait atteindre cette fois des records: d'après Michael McDonald, professeur à l'Université de Floride, quelque 40 millions d'électeurs ont mis à profit cette année la possibilité de vote anticipé, douze millions de plus il y a quatre ans.

NUIT À SUSPENSE

Les bureaux de vote de l'est du Kentucky et de la majeure partie de l'Indiana ont été les premiers à fermer, à 18h00 (23h00 GMT), avant ceux d'Etats aussi déterminants que la Floride, la Géorgie ou la Virginie à 19h00 (00h00 GMT mercredi).

Les résultats vont alors s'enchaîner rapidement avec la clôture des bureaux de l'Ohio, de la Caroline du Nord et de la Virginie occidentale à 19h30 (00h30 GMT).

La grosse vague interviendra à 20h00 (01h00 GMT) avec la fermeture des bureaux dans une vingtaine d'Etats déterminants comme le Maine, le Michigan, le Missouri, la Pennsylvanie, le Texas, le Tennessee, le Dakota du Nord ou l'Illinois.

L'orientation du Sénat pourrait se décider dans cette tranche horaire car si les démocrates échouent dans le Missouri et le Dakota du Nord, deux sièges qu'ils détiennent actuellement mais où la course semble très serrée, leurs chances de remporter la majorité se seront envolées.

Dans le cas contraire, il faudra attendre environ 22h00 (03h00 GMT) et les résultats du Nevada et du Montana pour connaître la coloration de la chambre haute.

La tendance à la Chambre des représentants devrait se dessiner à partir de 21h00 (02h00 GMT), lorsque les résultats en provenance de l'Arizona, du Colorado et du Minnesota devraient déterminer si les démocrates sont en mesure de l'emporter.

DES DIVISIONS APPELÉES À DURER

Tout l'enjeu de cette campagne électorale dans laquelle Donald Trump s'est fortement impliqué - assumant que ce scrutin soit un référendum sur sa personne - a été pour le président américain de conserver la majorité républicaine au Sénat et de faire barrage à une "vague bleue" démocrate annoncée au milieu de l'été et qui paraît avoir perdu de la vigueur.

Quelle que soit l'issue de ce scrutin hors normes, que les chaînes de télévision américaines ont décidé de traiter comme une soirée présidentielle, les Etats-Unis se réveilleront mercredi sans avoir surmonté leurs divisions qui ont rarement été aussi profondes.

Une nouvelle séquence politique de deux années débutera alors dont le personnage central restera Donald Trump, déterminé à briguer un second mandat en 2020 après s'être servi de ces midterms comme d'une répétition générale. (John Whitesides avec Susan Heavey, Steve Holland, Roberta Rampton, Eric Beech et David Alexander Pierre Sérisier pour le service français, édité par Tangi Salaün et Henri-Pierre André)