(Complété § 7 avec mission de la Commission européenne)

LONDRES, 12 août (Reuters) - La Grande-Bretagne pourrait porter sur le terrain juridique son différend avec l'Espagne sur les contrôles douaniers aux frontières de Gibraltar, a déclaré lundi le porte-parole du Premier ministre David Cameron.

Les tensions entre les deux pays autour du petit (6 km2 environ) territoire britannique situé à la pointe sud de la péninsule ibérique ont été ravivées au début du mois par les protestations de Madrid contre la construction au large de Gibraltar d'un récif artificiel accusé de pénaliser les pêcheurs espagnols.

L'Espagne a depuis durci les contrôles aux frontières, ce qui se traduit par des heures d'attentes pour des milliers de touristes, de résidents et de travailleurs frontaliers.

Les autorités espagnoles ont aussi brandi la menace d'un péage à l'entrée de Gibraltar et d'une interdiction de survol de leur territoire pour les avions à destination du territoire.

Le porte-parole de David Cameron a demandé la fin des contrôles accrus aux frontières, qu'il a jugés "motivés par des considérations politiques et totalement disproportionnés".

"Le Premier ministre est déçu par l'incapacité des Espagnols à mettre fin aux nouveaux contrôles frontaliers ce week-end et nous envisageons désormais les recours juridiques dont nous disposons", a-t-il ajouté.

A Bruxelles, un porte-parole de la Commisison européenne a confirmé lundi qu'une délégation de responsables de cette instance se rendrait en septembre sur le "Rocher" pour vérifier que les règles de l'UE sont bien respectées aux contrôles des frontières.

Dimanche, une source diplomatique espagnole a déclaré à Reuters que l'Espagne n'excluait pas d'en appeler aux Nations unies. (voir: )

Signe supplémentaire de la tension générée par ce dossier, un bâtiment de la Royal Navy a mis le cap sur Gibraltar lundi. De son côté, le maire de Londres, Boris Johnson, le maire de Londres, a enjoint à Madrid d'"enlever ses pattes de notre rocher". (William James, Peter Griffiths et Belinda Goldsmith; Marc Angrand et Jean-Loup Fiévet pour le service français)