À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 0,43% à 5.474,53 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax plie de 1,36% et à Londres, le FTSE perd 0,53%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,78%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,53% et le Stoxx 600 baisse de 0,52%.

L'administration Trump a confirmé mercredi soir qu'elle allait proposer de taxer l'équivalent de 200 milliards de dollars d'importations chinoises à 25%, et non 10% comme évoqué jusqu'à présent, une manoeuvre ouvertement destinée à mettre la pression sur Pékin pour modifier ses pratiques commerciales.

Cette tactique de négociation privilégiée par Donald Trump n'a pourtant pas porté ses fruits jusqu'à présent.

Les pressions de Washington sur le commerce ne marcheront pas, a déclaré mercredi lors d'un point de presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, ajoutant que Pékin privilégiait toujours le dialogue pour surmonter les contentieux dans ce domaine.

Ce regain de tensions a eu un effet immédiat sur les Bourses chinoises qui ont perdu plus de 2% jeudi. L'indice CSI 300 des grandes capitalisations boursières de Chine continentale a reculé de 2,25%, revenant non loin d'un plus bas d'un an et demi touché début juillet.

Le yuan est pour sa part resté stable, soutenu par la fixation d'un taux pivot par la banque centrale chinoise plus élevé que la veille.

Dans le reste de l'Asie, la Bourse de Tokyo a lâché 1,03%, pénalisée notamment par le renchérissement du yen qui fait office de valeur refuge.

DÉTENTE SUR LES TAUX

Les futures sur les principaux indices de référence a Wall Street signalent un repli à l'ouverture de l'ordre de 0,3% à 0,4%.

En Europe, les tensions commerciales se traduisent par une nouvelle chute du compartiment des ressources de base (-1,98%).

Le secteur automobile abandonne également 1,74%, plombé par les replis des constructeurs allemands comme Volkswagen (-3,04%) et BMW (-1,84%).

Aux valeurs, Amundi s'envole de 6,81%, en tête du Stoxx 600, après la publication de ses résultats semestriels à l'occasion de laquelle le gestionnaire d'actifs a dit être en avance sur ses objectifs 2020.

A l'inverse, Altice, la maison-mère de SFR, chute de 10,88%, les marges du groupe ayant souffert au deuxième trimestre de la stratégie commerciale offensive mise en place pour regagner des abonnés dans la téléphonie fixe et mobile en France.

Les secteurs des services aux collectivés (+0,21%) et de l'immobilier (+0,06%) surnagent à la faveur d'une détente des rendements obligataires.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans recule vers 0,47% après avoir frôlé la veille le seuil de 0,5%, à un plus haut d'un mois et demi.

Celui des Treasuries à 10 ans évolue juste sur la barre de 3%, qu'il avait déjà franchie brièvement mercredi après l'annonce par le Trésor américain de son intention d'augmenter ses emprunts dans le trimestre à venir pour financer les dépenses et les engagements de dette.

LA BOE ENTRE EN LICE APRÈS LA FED

De son côté, le dollar est soutenu par les annonces mercredi soir de la Réserve fédérale (Fed) qui a observé le statu quo sur les taux d'intérêt mercredi, tout en estimant que l'économie américaine était solide.

"La Fed juge que la croissance économique est "forte" et note la bonne évolution de l'investissement des entreprises. Nous continuons d'anticiper des hausses de taux graduelles dans les trimestres à venir", note Gero Jung, chef économiste de Mirabaud.

"Les anticipations du marché - en attribuant une probabilité autour de 80% sur une hausse lors de la prochaine réunion de septembre - nous semblent certainement justifiées."

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, prend 0,25%.

Le dollar se renforce notamment face à la livre sterling (-0,34%) dans l'attente de la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre.

"Après plusieurs faux départs ces dernières années, le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney pourrait bien finalement annoncer ce qu'il a toujours indiqué comme étant une possibilité, mais qu'il n'est pas encore parvenu à faire, à savoir relever les taux de leur niveau de 0,5% où ils ont été cantonnés pratiquement ces dix dernières années", indique Michael Hewson, analyste marchés chez CMC Markets.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut se stabilisent après avoir nettement reculé lors de deux dernières séances, pénalisés par le regain de tensions commerciales et l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis.

(Édité par Benoît Van Overstraeten)

par Blandine Henault