MANILLE, 1er février (Reuters) - Les rebelles maoïstes philippins ont annoncé mercredi la fin du cessez-le-feu unilatéral qu'ils avaient proclamé l'été dernier mais ajoutent qu'ils restent engagés dans les discussions de paix avec le gouvernement du président Rodrigo Duterte.

"L'expérience nous a démontré qu'il est possible de négocier tout en continuant la lutte armée jusqu'à parvenir à des accords de fond traitant les racines du conflit armé et à poser les bases d'une paix juste et durable", explique la Nouvelle armée populaire dans un communiqué.

Le groupe armé, qui précise que le cessez-le-feu annoncé en août expirera le 10 février prochain, impute sa décision au gouvernement, qu'il accuse de ne pas s'être conformé à son "obligation" d'amnistier et de libérer tous les prisonniers politiques.

Les rebelles reprochent aussi aux autorités d'avoir "insidieusement" mis à profit la trêve pour étendre son contrôle sur leur territoire.

"La route menant à la paix n'est pas facile à parcourir", a commenté Jesus Dureza, conseiller présidentiel chargé du processus de paix, qui s'est dit "consterné" par l'annonce des rebelles. Mais il a ajouté qu'il recommanderait à Duterte de maintenir le cessez-le-feu proclamé de son côté par le gouvernement.

Dans un communiqué, le ministre de la Défense, Delfin Lorenzana, confirme que l'armée continuera de respecter son propre cessez-le-feu et qu'elle ne mènera pas d'opérations contre les rebelles.

Il ajoute cependant que les soldats se défendront s'ils sont attaqués.

Le conflit entre la guérilla maoïste et le gouvernement philippin a fait plus de 40.000 morts depuis les années 1960. Des négociations de paix, les premières depuis 2011, ont été lancées en août dernier en Norvège. (Manuel Mogato et Enrico delaCruz; Henri-Pierre André pour le service français)