Le Portugal devrait notamment s'enfoncer davantage dans les difficultés et les économistes jugent qu'il est désormais probable qu'un deuxième plan de sauvetage international soit nécessaire pour Lisbonne.

Selon une enquête Reuters réalisée cette semaine auprès de plus de 20 économistes, l'économie portugaise va se contracter de 3,2% cette année et stagner en 2013.

"Le Portugal et la Grèce vont subir des récessions assez sévères quoi qu'entreprennent les dirigeants dans les semaines ou les mois à venir pour sauver la zone euro", a déclaré Ben May de Capital Economics, qui a tablé sur une contraction de 8% l'année prochaine de l'économie portugaise.

Une enquête menée séparément auprès de 50 économistes montre qu'il y a 70% de chances que le Portugal ait recours à une nouvelle aide financière, en plus des 78 milliards d'euros déjà accordés en mai dernier par l'Union européenne et le fonds monétaire international (FMI).

"Le Portugal va devoir restructurer à un certain moment car, comme la Grèce, le pays dépend énormément des investisseurs étrangers et n'a pas de marché local pour acheter ses obligations comme l'Italie ou l'Espagne", a déclaré Alessandro Giansanti, spécialiste des taux chez ING.

Les rendements de la dette portugaise ont grimpé à environ 15% jeudi, un nouveau record. Or les économistes jugent que Lisbonne ne peut soutenir pendant longtemps des coûts d'emprunt de plus de 7%.

DÉGRADATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL

Tous les pays concernés par l'enquête vont être confrontés à un taux de chômage à deux chiffres dans les deux années à venir, bien supérieur à la moyenne actuelle de la zone euro à 10,3%.

L'Espagne et la Grèce connaîtront les pires taux de chômage.

La Grèce, épicentre de la crise budgétaire, connaîtra une contraction de son économie d'environ 3,7% cette année, enregistrant ainsi une cinquième année de récession, avant de stagner en 2013.

L'économie espagnole devrait se contracter d'environ 1% cette année et enregistrer un taux de chômage approchant les 23% cette année.

L'Irlande devrait en revanche connaître une embellie économique dans les deux années à venir, avec des coûts d'emprunts en baisse.

Jeudi, le rendement des obligations irlandaises était en baisse de cinq points de base, à 7,44%, se rapprochant ainsi de la barre de 7% après avoir dépassé les 14% en juillet 2011.

Jonathan Cable, Andy Bruce, Catherine Monin pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten