PARIS (awp/afp) - Les marchés européens ne devraient pas trop bouger la semaine prochaine, période de fêtes de fin d'année traditionnellement calme, la guerre commerciale et le Brexit qui ont animé 2019 étant pour l'instant mis en pause, en attendant 2020.

"Il ne s'est pas passé grand chose cette semaine", résume pour l'AFP Aymeric Diday, directeur de la gestion sous mandat chez Pergam.

"On est sur l'élan anglais avec le résultat des élections qui a enlevé un peu d'incertitude. C'est ce qui permet au marché français de tutoyer les 6.000 points", poursuit-il.

La cote française a en effet passé deux fois cette barre symbolique, une première depuis juillet 2007, d'abord lundi puis vendredi.

A part cela, pas grand chose à se mettre sous la dent, les marchés étant déjà entrés dans leur traditionnelle phase d'hibernation en attendant la nouvelle année.

Du côté de la guerre commerciale avec un accord de phase I trouvé la semaine dernière, comme du Brexit, "c'est terminé pour l'année, mais à moyen terme ce n'est pas dit qu'on n'ait pas de nouvelles complications", prévient Florence Barjou, responsable de la gestion diversifiée chez Lyxor AM.

"Avec la renégociation des traités commerciaux entre UE et Royaume-Uni et son échéance irréaliste, on va entrer dans le dur. Et sur la guerre sino-américaine il y a une légère détente, mais c'est un accord a minima", poursuit-elle.

"Calme olympien"

Mais ces actualités devraient rester en sommeil d'ici à la fin de l'année. Les investisseurs se préparent donc à une dizaine de jours paisibles sur les marchés.

"Pour la semaine à venir, il n'y a pas beaucoup de données. S'il y a quelque chose à surveiller, ce sera la liquidité sur les marchés américains. Après, il y a toujours une possibilité de tweet de Donald Trump", estime Mme Barjou.

A Wall Street, les acteurs de marché scrutent avec appréhension le taux de "repo", un rouage essentiel pour le financement quotidien des banques, assureurs et sociétés d'investissement qui connaît des turbulences en cette fin d'année.

"C'est la dernière semaine de l'année, c'est le calme olympien surtout après une année de hausse... l'année est déjà faite", abonde M. Diday.

Car en 2019, les principaux indices européens ont affiché une santé de fer: +26% pour le CAC 40, +25% pour le Dax à Francfort et +12% pour le FTSE-100 à Londres.

"Avec leurs politiques monétaires très accommodantes, les banques centrales poussent les intervenants vers les actions, et n'importe quelle bonne nouvelle vient justifier de se positionner sur des actifs plus risqué. C'est un peu la méthode Coué", décrypte Mme Barjou pour expliquer cette belle année sur les marchés.

De quoi espérer un début 2020 sur la même tonalité?

"On peut s'attendre à une poursuite de la hausse car on reste dans le même environnement. Et si on a un raffermissement de la croissance globale, on peut avoir une poursuite de la performance des marchés européens", prédit l'analyste.

Et selon M. Diday, "le marché va passer dans une phase tournée vers les élections américaines. Il y a un potentiel de hausse jusqu'au Super Tuesday, le 3 mars", quand le candidat démocrate qui affrontera Donald Trump pourrait être connu.

Plusieurs candidats s'affrontent sur des lignes politiques diverses, des plus à gauche comme Elizabeth Warren ou Bernie Sanders qui n'ont pas vraiment la préférence des marchés, à des plus modérés comme Joe Biden ou Michael Bloomberg.

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