LONDRES, 5 novembre (Reuters) - Plusieurs personnalités se sont indignées de la violence des critiques à l'encontre des magistrats de la Haute Cour d'Angleterre, qui ont jugé nécessaire jeudi que Londres obtienne l'aval du Parlement avant d'entamer la procédure de sortie l'Union européenne.

Leur décision pourrait chambouler les plans de la Première ministre Theresa May, qui compte entamer cette procédure de divorce à la fin mars.

Sajid Javid, Secrétaire d'Etat aux Communautés et au Gouvernement local, l'a jugé "inacceptable" et contraire "à la volonté des Britanniques", qui se sont prononcés pour la sortie de l'UE lors du référendum du 23 juin. Le Daily Mail qualifie quant à lui les trois juges d'"ennemis du peuple".

Pour l'ancien procureur général Dominic Grieve, ces réactions ont des relents "fascistes". "Cela témoigne d'une totale incompréhension de la Constitution britannique (...) ou d'une volonté délibérée de la détruire", dit-il dans les colonnes du Times.

Dénonçant une atteinte à l'indépendance de la justice, Bob Neil, président de la commission judiciaire de la Chambre des communes et membre du Parti conservateur, a quand à lui jugé que de tels propos n'avaient "pas leur place dans un pays civilisé" et a invité Theresa May a réagir.

"L'opinion britannique reste convaincue de l'indépendance et de la probité des juges, mais ces propos médiatiques au vitriol au sujet du Brexit leur portent atteinte", écrit quant à lui l'ancien ministre de la Justice Charles Falconer dans le Guardian.

La Première ministre a assuré vendredi la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker que la décision de la Haute Cour n'aurait pas de conséquences sur le calendrier du Brexit. (William Schomberg, Jean-Philippe Lefief pour le service français)