PEKIN, 25 mars (Reuters) - Les industries les plus polluantes ont continué de croître trop rapidement l'an dernier en Chine, ce qui exerce d'"énormes pressions" sur l'environnement et entraîne une détérioration de la qualité de l'atmosphère, a déclaré mardi l'agence chinoise de protection de l'environnement.

Le Premier ministre Li Keqiang a "déclaré la guerre" à la pollution, lors d'un grand discours prononcé le 5 mars devant l'Assemblée populaire nationale (APN).

Selon le ministère de la Protection de l'Environnement, le pays met trop de temps à réformer son économie, particulièrement gloutonne en énergie.

"Le rythme de restructuration et de modernisation des industries a ralenti, le mode de développement demeure sommaire, et les émissions de gaz polluant dépassent depuis longtemps ce que peut endurer l'environnement", lit-on sur le site internet du ministère.

L'urbanisation galopante engendre de la poussière, l'augmentation de la circulation routière accroît les émissions de gaz polluants. De plus, l'an dernier, la faiblesse des vents dans le nord de la Chine a constitué un facteur aggravant la pollution.

Cette conclusion a été rendue publique le jour même où était publiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) un rapport montrant que sept millions de décès prématurés enregistrés en 2012 étaient liés à la pollution atmosphérique (voir: ).

L'agence de presse Chine nouvelle rapporte mardi que la météorologie nationale a lancé une nouvelle alerte au smog pour Pékin, Tianjin et pour la province du Hebei (proche de la capitale). Ce smog devrait durer jusqu'à l'arrivée vendredi d'un front froid.

Le maire de la capitale a promis en janvier d'allouer 15 milliards de yuans (1,75 milliard d'euros) cette année à l'amélioration de la qualité de l'air, dans le cadre d'efforts "généralisés" pour lutter contre la pollution, même si des annonces analogues ont produit peu d'effets par le passé. (David Stanway et Ben Blanchard; Eric Faye pour le service français)