FRANCFORT, 2 mai (Reuters) -

Les banques de la zone euro ont resserré l'accès au crédit alors même que la demande des ménages et des entreprises a chuté, montrent les données publiées mardi par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui indique une nouvelle fois que les coûts d'emprunt plus élevés pèsent sur l'économie.

L'enquête de la BCE sur les prêts bancaires au premier trimestre et les données pour le mois de mars sont susceptibles de renforcer les arguments en faveur d'un relèvement modéré des taux d'intérêt de la banque centrale jeudi.

Trente-huit pour cent des banques des vingt pays de la zone euro ont signalé une baisse de la demande de crédit de la part des entreprises sur la période janvier à mars, la plus grande proportion depuis la crise financière de 2008.

"Le niveau général des taux d'intérêt a été considéré comme le principal facteur de réduction de la demande de prêts, dans un contexte de resserrement de la politique monétaire", a déclaré la BCE.

En parallèle, les banques ont rendu plus difficile l'obtention d'un prêt ou d'une ligne de crédit aux entreprises en ayant fait la demande, 27% des banques signalant un durcissement des critères d'octroi.

Les données sur les prêts en mars montrent que la croissance du crédit aux entreprises a ralenti à 5,2% en rythme annuel, après 5,7% le mois précédent.

La demande de prêts immobiliers s'est encore effondrée, 72% des banques interrogées faisant état d'une baisse, et celle des crédits à la consommation et d'autres prêts destinés aux ménages a diminué dans une moindre mesure.

"La hausse des taux d'intérêt, l'affaiblissement des perspectives du marché immobilier, la faible confiance des consommateurs et la baisse des dépenses en biens de consommation durables ont contribué négativement à la demande de prêts aux ménages", a déclaré la BCE.

La croissance du crédit aux ménages est passée de 3,2% à 2,9%. (Reportage Francesco Canepa ; version française Gaëlle Sheehan et Laetitia Volga, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)