Après la modeste hausse de 25 points de base de la Réserve fédérale mercredi, les banques centrales de Suisse, de Norvège et de Grande-Bretagne ont toutes relevé leurs taux jeudi.

Au total, 10 économies développées ont relevé leurs taux de 3 290 points de base (pb) depuis le début du cycle.

Le Japon est le seul pays à ne pas avoir augmenté ses taux.

Voici un aperçu de la position des décideurs politiques, des plus optimistes aux plus pessimistes.

(Graphique : La course à la hausse des taux - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-MARKETS/lbvggjjagvq/chart.png)

1) ÉTATS-UNIS

La Fed a relevé ses taux d'un quart de point mercredi, poursuivant ainsi sa série de hausses la plus agressive depuis les années 1980. Elle a également calmé les marchés jetés dans la tourmente par l'effondrement des créanciers américains Silicon Valley Bank et Signature Bank et par le rachat par UBS de son rival Credit Suisse.

Après avoir fixé son taux directeur à 4,75 %-5,00 %, la Fed a laissé entendre qu'elle pourrait bientôt mettre en pause les hausses de taux.

Le président Jerome Powell a déclaré qu'il n'y avait "pas de faiblesses qui traversent largement le système bancaire".

(Graphique : La Fed annonce une légère hausse des taux - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-MARKETS/zgpobajllvd/chart.png)

2) NOUVELLE-ZÉLANDE

La Banque de réserve de Nouvelle-Zélande (RBNZ) a ralenti son rythme de resserrement, augmentant les taux de 50 points de base pour atteindre 4,75 % en février, son plus haut niveau depuis 14 ans.

Les minutes de la réunion ont montré que les responsables avaient envisagé une augmentation de 75 points de base. La RBNZ a également maintenu sa prévision de taux maximum à 5,5 %, déclarant qu'il était trop tôt pour évaluer les implications politiques des graves inondations de janvier.

(Graphique : Les hausses de taux en Nouvelle-Zélande - https://www.reuters.com/graphics/NEWZEALAND-ECONOMY/dwvkdkdggpm/chart.png)

3) CANADA

Le 8 mars, la Banque du Canada est devenue la première grande banque centrale à interrompre le resserrement monétaire au cours de ce cycle.

Elle a maintenu son taux d'intérêt directeur au jour le jour à 4,50 % dans le but de le conserver aussi longtemps que l'inflation baissera à 3 % vers le milieu de l'année.

(Graphique : La Banque du Canada maintient son taux directeur - https://www.reuters.com/graphics/CANADA-CENBANK/akveqeqzjvr/chart.png)

4) BRETAGNE

La Banque d'Angleterre a relevé ses taux de 25 points de base supplémentaires jeudi et a déclaré qu'elle s'attendait à ce que la hausse de l'inflation britannique s'atténue plus rapidement qu'auparavant, en dépit d'une hausse surprise annoncée mercredi.

Elle a noté "des mouvements importants et volatiles" sur les marchés financiers dans le monde entier causés par les turbulences bancaires, mais a déclaré que son Comité de politique financière jugeait que le système bancaire britannique restait résilient.

(Graphique : La lutte de la BoE contre l'inflation se poursuit - https://www.reuters.com/graphics/BRITAIN-BOE/mopakwyzqpa/chart.png)

5) AUSTRALIE

La banque centrale australienne a relevé son taux directeur d'un quart de point à 3,6 % en mars, le plus élevé depuis mai 2012, mais a laissé entendre que les hausses de taux pourraient être terminées pour l'instant.

Le gouverneur Philip Lowe a déclaré que la politique monétaire était "en territoire restrictif" et que le conseil d'administration de la banque était prêt à réagir si les données soutenaient une pause.

(Graphique : Maîtriser l'inflation - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-MARKETS/THEMES/lbpgglyzypq/chart.png)

6) NORVÈGE

La banque centrale norvégienne a augmenté ses taux de 25 points de base à 3% jeudi et a indiqué que d'autres augmentations étaient à venir.

La Norges Bank a revu à la hausse ses prévisions de taux et a déclaré qu'elle relèverait probablement les taux à nouveau en mai et après cela pour atteindre 3,5 % d'ici l'été, étant donné les signes que le ralentissement économique sera moins prononcé que prévu précédemment.

(Graphique : Hausse des taux en Norvège - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-CENTRALBANKS/movakwydyva/chart.png)

7) ZONE EURO

La BCE a relevé son taux de dépôt de 50 points de base supplémentaires pour le porter à 3 % le 16 mars, soit le taux le plus élevé depuis octobre 2008 et sa sixième hausse consécutive au cours de ce cycle.

Les investisseurs voient les taux culminer autour de 3,5 %, malgré les inquiétudes sur l'économie de la zone euro suscitées par le resserrement des conditions de crédit, les problèmes du Crédit suisse et des banques américaines pouvant rendre les créanciers plus prudents.

"Nous devons maîtriser l'inflation d'une manière "audacieuse et décisive", a déclaré mercredi le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, un faucon influent au sein du conseil des gouverneurs de la BCE.

(Graphique : ECB sticks to big hike ECB sticks to big hike - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-CENTRALBANKS/gdvzqkyzbpw/chart.png)

8) SUÈDE

La Riksbank a relevé ses taux de 50 points de base en février pour les porter à 3 % et a indiqué qu'un nouveau resserrement était à venir. Sa prochaine décision aura lieu le 26 avril.

L'inflation a été très élevée en février, le taux sous-jacent, sans les prix volatils de l'énergie, ayant atteint 9,3 %, le rythme le plus rapide depuis juillet 1991.

(Graphique : Further Riksbank hikes expected amid record inflation - https://www.reuters.com/graphics/GLOBAL-CENTRALBANKS/xmvjkbkogpr/chart.png)

9) SUISSE

La Banque nationale suisse a augmenté son taux d'intérêt principal de 50 points de base jeudi pour le porter à 1,5 % et a déclaré que le rachat d'urgence de Credit Suisse par UBS avait "mis un terme à la crise".

Avec une inflation de 3,4% en février, bien au-dessus de la fourchette cible de la BNS de 0% à 2%, la banque centrale a choisi de continuer malgré les turbulences bancaires avec sa quatrième augmentation d'affilée.

La BNS a également indiqué que des hausses supplémentaires n'étaient pas exclues.

(Graphique : La Banque nationale suisse relève ses taux - https://www.reuters.com/graphics/CEN-WRAP/klpygqmjkpg/chart.png)

10) JAPON

La Banque du Japon, la plus dovish des grandes banques centrales, a maintenu des taux d'intérêt très bas lors de sa réunion de mars, la dernière pour le gouverneur sortant de la BOJ, Haruhiko Kuroda.

La BOJ a refusé de modifier sa politique de contrôle de la courbe des taux, qu'elle utilise pour plafonner les taux d'intérêt sur la dette à long terme. Les investisseurs s'attendent à ce que le successeur de M. Kuroda, Kazuo Ueda, mette fin progressivement à ce programme, peut-être dès cette année, étant donné que l'inflation dépasse l'objectif de 2 % fixé par la BOJ.

(Graphique : La BOJ sous le feu des critiques - https://www.reuters.com/graphics/JAPAN-ECONOMY/BOJ/byvrlmxeyve/chart.png)